Autrefois l'Innu pratiquait la divination par l'observation d'omoplate de porc épic, de lièvre pour voir les actions futures. Cela a changé au fil du temps, ce n'est plus pratiqué de nos jours.
Nous allions souvent à l’intérieur des terres, c’est seulement après mon mariage que je suis resté proche de Mingan. J’allais à l’intérieur des terres avec mon père, mon grand-père Mishtikushish et mon grand-père Tamienish. Nous chassions le castor et le caribou. Lorsque les lacs et rivières commençaient à dégeler, nous retournions vers la côte. Une fois, au retour, nous avons ainsi croisé notre grand-père Nolin et Joseph, nous avons mangé avec eux : de la viande de caribou, de la viande séchée et de la graisse de caribou. Nous avons par la suite repris le chemin du retour.
Au moment de revenir des territoires, plusieurs enfants sont nés. Autrefois, on racontait aux enfants que les bébés étaient retrouvés à l’intérieur d’une souche de bois. À la naissance, les enfants sont bénis par les sages-femmes avant qu’ils ne soient baptisés. Et puis c’était déjà le retour vers la côte.
Je ne me suis pas rendu jusqu’à Tshishe-shatshit mais je n’étais pas loin de là. Il y avait un magasin de Mishta-Napeu proche de là, on allait y chercher de la nourriture, c’est de là que nous avons rebroussé chemin. Tous les portages qu’il y a proche de Mingan, je les ai tous fait à pied.
Madame Jourdain relate la fois où elle et son mari ainsi que leurs enfants ont connu la faim. Son mari était blessé et avait des difficultés. Comme la chasse n’est pas profitable pour eux, le mari décide de retourner au village. Elle voit donc son mari partir pour aller chercher de l’aide. Ses enfants s’affaiblissent, elle leur donne que de l’eau à boire. La providence lui envoie des perdrix qui nourriront ses enfants. Il faut les nourrir qu’un peu à la fois, légèrement, sinon ils seront victimes de malaise. En attendant son mari qu’elle croit mort, elle décide de rentrer au village à son tour, mais alors qu’elle s’apprête à partir avec ses enfants, elle entend quelque chose. Qu’est-ce que c’est!
Nous étions partis dans le bois avec ma grand-mère Nenikutesh. Nous n’avions rien à manger, nous souffrions de la faim. Les enfants qui étaient là dans ce temps-là sont presque tous décédés maintenant. Puis, plusieurs caribous sont tués, une centaine. Nous avons beaucoup de nourriture, car nous étions sept tentes. Nous retournions tranquillement vers la mer. J’aimais beaucoup ma vie dans le bois, tout ce que nous faisions dans le temps.
Un hiver, nous partions vers la côte en tirant nos toboggans, ma sœur Philomène était encore un bébé. Mon frère Napessish pêchait chaque soir pour nourrir sa petite sœur. On recueille le gras du poisson pour le donner à ma petite sœur Philomène. Mon frère a pêché jusqu’à notre arrivée sur la côte.
Madame Mckenzie raconte qu’une fois, son frère a tué plusieurs caribous. Il les a tous dépecés et a placé toute la viande sur une plate-forme. Des Innus qui souffraient de famine sont passés par là et ont trouvé la viande. Ils ont pu ainsi se nourrir grâce à ces caribous. Ils étaient très contents.
La nourriture traditionnelle, la langue innue, la culture innue, ce sont les choses importantes à mettre de l'avant qu'il faut transmettre aux jeunes pour développer son identité.
C’est le père de famille qui choisissait de marier ses enfants avant. L’homme qu’on lui a fait épouser était déjà marié. Son mari était malade et c’est à l’intérieur des terres qu’il est décédé. Ils ont eu quatre enfants. Deux ans après le décès de son mari, elle se remarie avec Raphaël Wapistan, lorsqu’elle a 36 ans. Il a accepté ses enfants qui étaient de son premier mariage comme si c'était les siens, elle a eu quatre autres enfants avec son deuxième mari.
Monique Mckenzie raconte que son père fabriquait souvent des remèdes traditionnels. C’est lui qui a soigné son fils qui était très malade. Les médecins ne pouvaient plus le soigner et son père a amené l’enfant dans le bois pour le soigner.
Monique raconte l’histoire du chien de son père. Elle raconte que le chien a ramené au campement la perdrix que son père avait tuée. Il n’a pas essayé de la manger même s’il devait aussi avoir faim. Il l’a juste ramenée au campement.
Il y a plusieurs portages à l’intérieur des terres. Quand on faisait des voyages vers Nashkuaikan sur la rivière Romaine. Tous les portages ont des noms liés à la géographie. Actuellement, ce n’est plus pareil comme c’était autrefois à cause des travaux de barrages qui sont en construction.
Marie Mckenzie raconte la fois où son frère avait commandé des provisions. Ils étaient plusieurs familles dans le campement et ils étaient très heureux de recevoir des provisions.
Paul-Arthur explique comment les Innus pouvaient prendre des forces en se nourissant avec une patte de perdrix quand ils se perdaient en forêt. La graisse de perdrix est très nourissante.
Ben Mckenzie raconte un voyage qu’il a fait avec son père. Ils sont partis de Schefferville et sont allés à Fort-Chimo. Il parle de différents endroits et indique leur nom en innu et en français.
On faisait la chasse du printemps avant. On allait aux castors. C’était au mois d’avril qu’on revenait vers la communauté. Une fois, raconte Hélène, on dormait à la belle étoile, proche de Nashkuaikan. Les enfants aimeraient aussi faire la chasse au printemps.