Paul-Arthur explique que les Innus utilisaient beaucoup le pouvoir de la prière dans tout ce qu'ils faisaient. Il dit qu'ils n'utilisaient pas d'autre force spirituelle autre que celle qu'ils prenaient dans la religion catholique. Les Innus étaient très croyants et les fêtes religieuses étaient très importantes pour eux.
Uauitamᵘ Mani ashama eshinakuakaniti. Uitamᵘ eka tekuannit tshetshi ishi-assimenanut asham ekue tipatshimut tan ka ishpannit peikuau ka ishi-assimet ne ishkueu.
Madame André nous dit qu’elle connaît tous les noms des différentes parties du caribou. Elle dit que toutes les parties étaient utilisées par les Innus. On mangeait même le contenu de la panse du caribou.
Autrefois, quand une femme était sur le point d’accoucher, on envoyait les enfants à l’extérieur du camp pour qu’ils ne soient pas présents lors de l’accouchement. Ben Mckenzie raconte une anecdote de son enfance lors d’un accouchement.
Un enfant est abandonné dans la forêt par ses parents parce qu’il a des poux. Atshen le prend en charge et le ramènera chez ses parents. De retour chez les parents ceux-ci ne sont pas très enchantés d’avoir un ogre dans la maison, ce qui fait partir celui-ci. Il prévient les parents que l’enfant sera triste, car il ne sera plus là. L’enfant pleure le départ précipité de son `"grand-père". On fait tout pour qu’il cesse de pleurer. Il demande à tirer sur les oiseaux d’été. Or, dans ce pays, il n’y avait que l’hiver, il faut partir à la recherche des étés. Une réunion se prépare et des animaux partent à la recherche des étés, plusieurs événements arrivent et on finit par trouver les étés. L’enfant peut donc tirer sur les oiseaux. Et un jour, il se transforme en oiseau pour ne pas décimer tous les oiseaux d’été. Cet événement a déterminé l’alternance de l’été et de l’hiver.
Marie Mckenzie raconte ce qu’on faisait quand un enfant mourrait lorsqu’on était dans le territoire. Habituellement, il n’était pas enterré en forêt, il était ramené vers la côte.
C’est lorsque nous étions à l’intérieur des terres que nous avions de l’enseignement sur les méthodes de chasse, des chasseurs et bien sûr mon grand-père Mishtikushish, c’est là où nous imitions ce qui se faisait. Il y avait beaucoup de travail à faire avant de monter dans le bois, il fallait fabriquer plusieurs choses : raquettes, tabagane, pelle... Une fois, après son mariage il s’est blessé en chassant, il a failli s’empaler avec un morceau de bois en voulant éviter un caribou en rut. Il avait 14 ans ou 15 ans lorsqu’il a tué son premier caribou.
Paul-Arthur dit que tous les animaux comme la truite grise, peuvent se guérir. Il dit que, selon les aînés, il existe un endroit où les animaux se rendent pour y mourir. Il parle ensuite de l'existence d'un énorme poisson qui vit dans un lac.
Paul-Arthur explique comment il applique un cataplasme de gomme de sapin et dans quelle partie du corps. Il raconte comment il prélève la gomme de sapin et explique pourquoi ce remède est efficace.
Madame André explique comment on tanne la peau de caribou en utilisant la cervelle du caribou. Elle énumère les étapes du tannage. À la fin, la peau de caribou est très souple, aussi souple que du tissu.
À l’intérieur des terres, on apprenait beaucoup, la femme était importante. On pouvait tout faire à l’intérieur des terres : la couture, la cueillette des petits fruits, la fabrication de mocassin. Tout était utilisé, par exemple quand on fabriquait des mocassins on utilisait le muscle dorsal du caribou, on faisait sécher les filaments et cela servait de fil à coudre.
Paul-Arthur montre l'instrument que l'Innu utilisait pour voir au loin. Une simple tige en bois qui n'est même pas trouée au centre. Avec cet instrument, l'Innu pouvait repérer les animaux au loin. Aujourd'hui, les Innus ne s'en servent plus, ils achètent des longue-vues qui coûtent très cher.
Madame Mckenzie constate que la culture innue est en train de se perdre. Dans sa communauté, il ne reste que quelques femmes qui connaissent très bien le mode de vie traditionnel.
Je fais des médicaments quand j’ai les plantes qu’il faut. Maintenant que je suis âgée, je ne peux plus faire autant. Il faudrait que les enfants puissent apprendre. Ils ne connaissent rien, ce serait une bonne chose de leur enseigner. Il faudrait que les plus jeunes apprennent comment aider à l’accouchement, plusieurs aînées avaient cette compétence, il aurait fallu transmettre ces connaissances.
L’éducation des enfants est différente maintenant, on ne leur enseigne plus rien : de ne pas manquer de respect, de ne pas frapper quelqu’un, alors qu’avant on écoutait beaucoup nos parents nous dire ce que nous devions faire.
C’est son père qui lui a appris les techniques de chasse comme par exemple pour attraper un castor ou tous les autres animaux à fourrure. Il chassait beaucoup tel que l’ours et ensuite, il faisait de la graisse d’ours. Il allait partout dans le territoire à pieds, un vrai nomade. Ils rencontraient beaucoup d’Innus à l’intérieur des terres, des Innus de Sept-Îles, Tshishe-shatshit et Utshimassit. Il y avait beaucoup de caribous dans le temps, mais il n’y en reste presque plus dans la région. Avant, il chassait beaucoup avant et moins maintenant dû à son âge. Maintenant, on utilise la motoneige pour se déplacer à l’intérieur des terres. Son père est originaire de la toundra, ensuite il est allé rester à Tshishe-shatshit et lui est né à Pakut-shipit. Il a voyagé partout dans le territoire de chasse de son père qui s’étend jusque chez les Inuits. L’une des techniques de chasse qu’il pratiquait était le harpon la nuit pour tuer le saumon. Il a transmis cette connaissance aux générations futures. Voilà ce qu’était sa vie autrefois.
Les enfants savaient faire beaucoup de choses. On leur enseignait et ensuite ils exécutaient plusieurs tâches ménagères. Ils aidaient les aînés, ramassaient le sapinage. Ils faisaient le lavage, tricotaient et fabriquaient des mocassins. C’était de bons apprenants. Ils recevaient une bonne éducation.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.