Il y avait des personnages qui habitaient l’intérieur des terres. Les Innus sentaient parfois leur présence, sans les voir. Ces personnages voulaient faire peur aux Innus. Les aînés disaient que c’était des déserteurs qui fuyaient la guerre. C’est comme deux jeunes de Longue-Pointe qui se sont enfuis à l’intérieur des terres. Ils avaient été retrouvés morts. Ils avaient écrit un journal de leur séjour. L’un d’eux s’était blessé aux pieds et l’autre était malade.
Madame Mckenzie raconte qu’elle a vu beaucoup de choses au cours de sa vie, des choses parfois difficiles comme des famines. Elle dit qu’il y avait des périodes où on ne pouvait rien tuer.
Monique Mckenzie raconte l’histoire de la grande Philomène. Son neveu lui a proposé d’aller en visite à Uashat, il lui dit qu’il allait la ramener par la suite. La grande Philomène partait avant les autres et arrivait au campement longtemps après les autres. Souvent, les hommes la transportaient sur un toboggan.
Le frère de Marie Mckenzie, Napessish, était un très bon chasseur. Il tuait beaucoup de gibier de toute sorte et beaucoup de poissons. Pour le reste de la nourriture comme la farine, son père et ses frères devaient partir en chercher quand ils en manquaient.
Au moment de revenir des territoires, plusieurs enfants sont nés. Autrefois, on racontait aux enfants que les bébés étaient retrouvés à l’intérieur d’une souche de bois. À la naissance, les enfants sont bénis par les sages-femmes avant qu’ils ne soient baptisés. Et puis c’était déjà le retour vers la côte.
Ben Mckenzie énumère les noms des différents portages et indique l’emplacement des territoires des familles innues allant du portage du lac Ashuanipi jusqu’au territoire actuel de Kauauatshikamat près de Schefferville. Le territoire de chasse de sa famille s’étendait du lac Mehinek jusqu’au portage du lac Wakuach.
Madame Mckenzie raconte qu’une fois dans le territoire, elle a eu peur de rencontrer des êtres furtifs des bois car on avait déjà signalé leur présence à l’endroit où sa famille campait.
Madame Mckenzie raconte la maladie et le décès de sa sœur aînée qui est décédée d’une appendicite alors que la famille était dans le territoire. Elle décrit la préparation pour la veillée funèbre et la conservation du corps par la suite. Ils n’ont pas pu ramener le corps sur la côte avant le mois de mars, quand un avion a pu les rejoindre.
Madame Mckenzie raconte l’histoire de son jeune frère Robert qui était malade, il souffrait souvent de constipation sévère. Une fois, alors qu’ils étaient dans le territoire, une petite partie des intestins de son jeune frère sont sortis et c’est son père qui l’a soigné.
Un hiver, nous partions vers la côte en tirant nos toboggans, ma sœur Philomène était encore un bébé. Mon frère Napessish pêchait chaque soir pour nourrir sa petite sœur. On recueille le gras du poisson pour le donner à ma petite sœur Philomène. Mon frère a pêché jusqu’à notre arrivée sur la côte.
Madame Mckenzie raconte qu’une fois, son frère a tué plusieurs caribous. Il les a tous dépecés et a placé toute la viande sur une plate-forme. Des Innus qui souffraient de famine sont passés par là et ont trouvé la viande. Ils ont pu ainsi se nourrir grâce à ces caribous. Ils étaient très contents.
Marie Mckenzie parle de ses deux frères qui sont décédés à un âge avancé. Un de ses frères est décédé à l’âge de 100 ans dans le territoire et l’autre à Mani-utenam.
La nourriture traditionnelle, la langue innue, la culture innue, ce sont les choses importantes à mettre de l'avant qu'il faut transmettre aux jeunes pour développer son identité.
J'ai été aidé pour me sortir de mes problèmes d'alcool, je ne pouvais pas le faire seul. La prière m'a beaucoup aidé à passer à travers ces difficultés.
Monique Mckenzie raconte que son père fabriquait souvent des remèdes traditionnels. C’est lui qui a soigné son fils qui était très malade. Les médecins ne pouvaient plus le soigner et son père a amené l’enfant dans le bois pour le soigner.
Monique raconte l’histoire du chien de son père. Elle raconte que le chien a ramené au campement la perdrix que son père avait tuée. Il n’a pas essayé de la manger même s’il devait aussi avoir faim. Il l’a juste ramenée au campement.
Il y a plusieurs portages à l’intérieur des terres. Quand on faisait des voyages vers Nashkuaikan sur la rivière Romaine. Tous les portages ont des noms liés à la géographie. Actuellement, ce n’est plus pareil comme c’était autrefois à cause des travaux de barrages qui sont en construction.