Partie 3 : Aiashess franchit un à un les obstacles rencontrés et finit par rejoindre son père et sa mère. Devant l’insistance de son père, il commence à jouer du tambour, provoquant ainsi un incendie qui donne naissance à un lac rempli de graisse. On y explique pourquoi les animaux ont du gras dans certaines parties du corps.
Partie 2 : Aiashess rencontre une vieille femme qui lui dit comment rejoindre ses parents. Il aura à affronter plusieurs épreuves avant de les retrouver.
Moi je ne parle qu’innu, je demande à mes petits-enfants de me parler innu. Il ne faut pas que cela se perde. Mon père parlait les trois langues. Ma grand-mère était une blanche et parlait la langue innue couramment et parlait français qu’aux blancs. Les enfants comprendraient bien si on ne leur parlait qu’innu, cela aiderait à la survie de la langue innue.
Les enfants savaient faire beaucoup de choses. On leur enseignait et ensuite ils exécutaient plusieurs tâches ménagères. Ils aidaient les aînés, ramassaient le sapinage. Ils faisaient le lavage, tricotaient et fabriquaient des mocassins. C’était de bons apprenants. Ils recevaient une bonne éducation.
Les garçons sont très fiers d’aller à l’intérieur des terres, ils aiment beaucoup quand ils sont dans le bois. Même si c’est proche, pas très loin, ils se sentent déjà bien là. Il faut prendre soin des enfants, des jeunes, pour qu’ils ne pensent pas qu’à faire le mal.
Madame Mckenzie raconte l’histoire de son jeune frère Robert qui était malade, il souffrait souvent de constipation sévère. Une fois, alors qu’ils étaient dans le territoire, une petite partie des intestins de son jeune frère sont sortis et c’est son père qui l’a soigné.
On faisait la chasse du printemps avant. On allait aux castors. C’était au mois d’avril qu’on revenait vers la communauté. Une fois, raconte Hélène, on dormait à la belle étoile, proche de Nashkuaikan. Les enfants aimeraient aussi faire la chasse au printemps.
Une légende nous raconte la naissance et l'origine de Tshakapesh. Les parents ont été tués puis mangés par une sorte de mammouth (Matshi-katshitushkuan), sauf l’utérus de la mère, qu'il a jeté au loin. La soeur de Tshakapesh l'entend pleurer dans l'utérus. La fille sait que ses parents ont été tués, elle s’occupera de son frère qu’elle nommera Tshakapesh. Celui-ci grandit très vite, il aime bien s’amuser avec un arc. Il part chasser ce Matshi-katshitushkan. Il réussit à le tuer, lui ouvre le ventre et y trouve des cheveux de sa mère. Tshakapesh voit un chemin, celui de la lune. Il décide de poser un collet et réussi à attraper la lune. Depuis on l'aperçoit en compagnie de sa soeur sur la lune.
On faisait attention à tout, on ramassait tout et tout avait son utilité. Comme le un sac en peau de patte de caribou ou d'orignal, ma grand-mère y mettait de la graisse dedans, au cas où quelqu’un souffrirait de famine. Les jeunes garçons et les jeunes filles apprenaient très tôt à s’occuper et à nettoyer les animaux. On leur apprenait très vite à faire attention à ce qu’ils faisaient, à ne pas se brûler par exemple. On pourrait leur apprendre et leur montrer plusieurs autres choses comme quand une femme est enceinte et qu’elle allaite. Il faut apprendre aux jeunes à faire attention, la sécurité quand ils vont à l’intérieur des terres. A-t-on perdu cette façon de vivre? Je le regrette.
On devrait pouvoir apprendre plusieurs choses aux jeunes, c’est ce qu’on faisait dans le temps, comment ils allaient travailler à l’intérieur de terre, dans sa maison, comment utiliser les objets comme le canot (les voyages), la température, etc. Ils doivent toujours avoir la prière. Les garçons devraient apprendre à faire des raquettes, des canots, des rames, des tobaganes. Et les filles devraient apprendre à lacer les raquettes, à faire à manger, à changer le sapinage dans la tente. Autrefois, on lui parlait de tout, de la façon de travailler. Ce qui est le plus à respecter, c’est le caribou : comment apprêter la peau, le fœtus. On faisait attention à tout, on respectait tout.
On pourrait apprendre aux enfants la langue innue et la culture, surtout à la pratiquer, comme fait un jeune qui travaille avec un aîné. On pourrait leur apprendre à nettoyer la peau de caribou. Ils pourraient ainsi faire des mocassins. On en faisait en caribou et en loup-marin.
Paul-Arthur raconte qu’autrefois, les Innus étaient très affectueux et protecteurs envers tous les enfants. Ils aidaient et protégeaient les enfants sans faire de distinction.
Je souhaite vraiment qu’on puisse parler aux jeunes de ce qu’il y a à faire à l’intérieur des terres : la façon de travailler, les habits qu’ils avaient. Il faut montrer tout ce qu’il faut aux jeunes : sur la façon d’arranger les animaux. Il n’y a plus personne pour faire des formations.