Les Innus manquaient souvent de choses. C’était très courant. Celui qui était bon chasseur avait le droit d’acheter à crédit chez les marchands à Nutashkuanit et Ekuanitshit. Il y avait aussi des magasins à l’intérieur des terres. Les Innus fabriquaient leurs vêtements. Il y avait beaucoup d’entraide. Celui qui n’avait pas pu faire ses achats était aidé par les autres qui avaient les moyens, on lui donnait de la nourriture, du tissu pour fabriquer ses vêtements.
Souvent tout ce qui était tué était partagé au reste du groupe et aussi on s’entraidait comme lorsque quelqu’un était malade. Les Innus partaient plustôt à l’intérieur des terres quand ils n’avaient plus rien à manger sur la Côte. Quand quelqu’un tuait quelque chose, il en avait suffisamment pour tout le groupe. On partageait tout.
Il y avait un Innu qui tenait un petit comptoir dans le territoire et il y avait des Blancs aussi. Les comptoirs n’étaient pas très grands, ni la nourriture, car il fallait tout amener en canot.
Madame André nous dit qu’elle connaît tous les noms des différentes parties du caribou. Elle dit que toutes les parties étaient utilisées par les Innus. On mangeait même le contenu de la panse du caribou.
Autrefois, l'Innu était favorisé par la chasse, il pouvait utiliser n'importe quel arme, il rapportait toujours une prise. Dans ce temps-là, les Innus ne chassaient que ce dont ils avaient besoin. Quand ils tuaient un ou deux caribous, ils étaient contents car ils avaient assez de viande pour nourrir leur famille. De nos jours, les Innus ont tendance à tuer beaucoup plus de caribous que nécessaire. On ne vit plus comme autrefois.
On faisait attention à ce qui était chassé. Comme par exemple, on ne devait pas mettre les raquettes à l’intérieur de la tente. C’était vraiment bien les activités qui se faisaient avant, quand on était dans le bois. La nourriture était bonne et maintenant, ce n’est plus pareil, c’est tellement différent. Je regrette parfois ce que c’est devenu, ce qu’on nous fait, c’était tellement beau avant.
Marie Mckenzie raconte que, quand son frère tuait un animal, il le dépeçait, le préparait et cuisait une partie de la viande sur place et ramenait la viande au campement par la suite.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.
Paul-Arthur explique que la peau de caribou peut servir à différents usages : vêtements, tambour, mocassins. Il dit que les Innus travaillent de moins en moins les peaux et les bois de caribou. Les Innus ont changé beaucoup de choses, autant dans les rituels que dans le travail sur la peau de caribou.
Marie Mckenzie raconte que sa sœur Élisabeth a bien connu les périodes de grande famine mais elle, elle n’a pas connu ces grandes famines. Un Noël, alors qu’ils manquaient de vivres, son père a fait chauffer du poisson séché mais Marie n’aimait pas manger du poisson.
Madame Mckenzie raconte deux anecdotes où sa famille a souffert de famine. La première fois, ils ont été obligés de manger des geais gris pour survivre. La deuxième fois, ils ont été obligés d’aller chercher des provisions ailleurs. Son frère est revenu en apportant une mauvaise nouvelle.
Elle parle des arpenteurs qu’ils rencontraient quelquefois en forêt. Ils étaient très appréciés, car ils laissaient toutes leurs provisions sur place quand ils repartaient en forêt. Marie raconte une anecdote où ils avaient trouvé des provisions laissées par les arpenteurs.
Les loups donnent de la viande à Kuekuatsheu. Ils placent la viande sur un toboggan et demandent à Kuekuatsheu de ne pas regarder en arrière quand il le tirera. Comme à son habitude, Kuekuatsheu n’écoute pas les recommandations.
L’Innu aime partir en territoire, c’est ce qu’il aime. Ben Mckenzie parle des aliments qu’on emportait quand on partait dans le bois. Il parle du nombre de personnes qui partaient ensemble.
Kuekuatsheu rend visite aux loups. Ceux-ci l’invitent à un festin de graisse de caribou mais lui demandent de se couvrir la tête pendant qu’on broie les os de caribou. Il n’écoute pas.
Un médecin est très étonné de trouver des pierres dans les intestins de ma mère après une opération. On lui explique que c'est parce qu'elle a mangé des perdrix qui avaient des pierres. Il pensait qu'elle avait evu un accident de chasse. De nos jours, les médecins sont plus au courant de ces choses-là.
Quand les Innus tuaient un ours, ils étaient contents car l’ours peut servir à différents usages; toutes les parties sont utilisables. Quand ils tuaient un ours, les Innus avaient du gras pour une année. Sa viande est bonne et la peau est aussi très chaude. L’ours est très intelligent, il comprend quand on lui parle mais il y a une façon spéciale de s’adresser à lui.
Ben Mckenzie parle de la famine qu’ils ont connue en décembre 1941. Il n’y avait pas de perdrix, de lièvre et le poisson ne mordait pas. Ce Noël-là comme repas, il n’y avait qu’une perdrix à partager pour une vingtaine de personnes. Il parle de ce que les Innus faisaient au cours de la nuit de Noël et raconte qu’on choisissait dès l’automne l’endroit où on allait fêter Noël ensemble.
Un hiver, nous partions vers la côte en tirant nos toboggans, ma sœur Philomène était encore un bébé. Mon frère Napessish pêchait chaque soir pour nourrir sa petite sœur. On recueille le gras du poisson pour le donner à ma petite sœur Philomène. Mon frère a pêché jusqu’à notre arrivée sur la côte.