Monique Mckenzie raconte que son père fabriquait souvent des remèdes traditionnels. C’est lui qui a soigné son fils qui était très malade. Les médecins ne pouvaient plus le soigner et son père a amené l’enfant dans le bois pour le soigner.
Madame Mckenzie raconte l’histoire de son jeune frère Robert qui était malade, il souffrait souvent de constipation sévère. Une fois, alors qu’ils étaient dans le territoire, une petite partie des intestins de son jeune frère sont sortis et c’est son père qui l’a soigné.
Madame Mckenzie raconte la maladie et le décès de sa sœur aînée qui est décédée d’une appendicite alors que la famille était dans le territoire. Elle décrit la préparation pour la veillée funèbre et la conservation du corps par la suite. Ils n’ont pas pu ramener le corps sur la côte avant le mois de mars, quand un avion a pu les rejoindre.
Madame Mckenzie raconte qu’elle a vu beaucoup de choses au cours de sa vie, des choses parfois difficiles comme des famines. Elle dit qu’il y avait des périodes où on ne pouvait rien tuer.
Monique Mckenzie raconte que, du plus loin qu’elle se rappelle, les Innus ont pratiqué la religion catholique. Elle parle des différents livres de prières.
Comme c’est une habitude chez les Innus avant de commencer un travail, Hélène fait une prière. Elle souhaite que le travail qui sera fait aujourd’hui se déroule bien.
C’est à cet endroit que se réunissaient les Innus pour des célébrations religieuses annuellement, des mariages et pour recevoir des sacrements religieux. C’est à cet endroit qu’est décédé le grand-père du mari de madame Mollen. Cet homme qui avait aidé à construire l’église, une semblable à celle actuellement à Ekuanitshit. Après la période estivale terminée, les Innus se préparaient à repartir vers l’intérieur des terres. À l’approche de l’automne, tous étaient partis vers les territoires.
À la fin de l’été, après les mariages et les cérémonies, on retournait à l’intérieur des terres. C’est à ce moment-là que la maladie frappe et qu’un décès survient. Pendant la veillée funèbre, un caribou est tué, on s’occupe de nettoyer, le découper et de le faire cuire. Tout le monde mange à sa faim, même les enfants. Tout était mangé. Après la cérémonie, on retourne chercher ce que nous avions laissé dans un autre lieu. C’est ainsi que vivaient les Innus.
Au moment de revenir des territoires, plusieurs enfants sont nés. Autrefois, on racontait aux enfants que les bébés étaient retrouvés à l’intérieur d’une souche de bois. À la naissance, les enfants sont bénis par les sages-femmes avant qu’ils ne soient baptisés. Et puis c’était déjà le retour vers la côte.
Les enfants savaient faire beaucoup de choses. On leur enseignait et ensuite ils exécutaient plusieurs tâches ménagères. Ils aidaient les aînés, ramassaient le sapinage. Ils faisaient le lavage, tricotaient et fabriquaient des mocassins. C’était de bons apprenants. Ils recevaient une bonne éducation.
Autrefois les Innus avaient probablement leur religion. Ils n’étaient pas baptisés comme maintenant. Quant à la tente tremblante, elle était très puissante. C’était utilisé par les aînés seulement pour avoir des informations.
Il y avait des personnages qui habitaient l’intérieur des terres. Les Innus sentaient parfois leur présence, sans les voir. Ces personnages voulaient faire peur aux Innus. Les aînés disaient que c’était des déserteurs qui fuyaient la guerre. C’est comme deux jeunes de Longue-Pointe qui se sont enfuis à l’intérieur des terres. Ils avaient été retrouvés morts. Ils avaient écrit un journal de leur séjour. L’un d’eux s’était blessé aux pieds et l’autre était malade.
Moi je ne parle qu’innu, je demande à mes petits-enfants de me parler innu. Il ne faut pas que cela se perde. Mon père parlait les trois langues. Ma grand-mère était une blanche et parlait la langue innue couramment et parlait français qu’aux blancs. Les enfants comprendraient bien si on ne leur parlait qu’innu, cela aiderait à la survie de la langue innue.
On pourrait apprendre aux enfants la langue innue et la culture, surtout à la pratiquer, comme fait un jeune qui travaille avec un aîné. On pourrait leur apprendre à nettoyer la peau de caribou. Ils pourraient ainsi faire des mocassins. On en faisait en caribou et en loup-marin.
Il y a plusieurs portages à l’intérieur des terres. Quand on faisait des voyages vers Nashkuaikan sur la rivière Romaine. Tous les portages ont des noms liés à la géographie. Actuellement, ce n’est plus pareil comme c’était autrefois à cause des travaux de barrages qui sont en construction.
Plusieurs plantes peuvent aider à soigner plusieurs maladies. On fait des tisanes ou des cataplasmes. Mes connaissances des plantes médicinales me viennent des aînées que j’accompagnais lorsqu’elles faisaient les cueillettes. C’est elles qui m’ont initié pour préparer et faire les médicaments.
Après leur mariage, ils sont partis à l’intérieur des terres. C’est là que son beau-père, Sylvestre Mollen, se blesse ; il se casse la jambe. C’est son mari et sa belle-mère qui le soignent, qui s’occupent de sa blessure. Il faut aussi le ramener à la côte. Lorsqu’il voit le médecin, celui constate très impressionné, que la façon que cela a été traité a aidé à la guérison. Les os se sont soudés ensembles avec les attelles en bois. On voit le savoir des anciens et leurs compétences.
Elle raconte une autre histoire où on montait à l’intérieur des terres avec son mari et d’autres Innus. Ils allaient passer l’hiver à Nashkuaikan. Durant le voyage pour aller au campement d’automne, ils pêchaient le saumon, tuaient un ours, des caribous, des porc épics et des perdrix blanches pour se nourrir. C’est vrai qu’il y a plusieurs activités à faire quand on est à l’intérieur des terres : on chasse, on fait la pêche au harpon. Pendant leur séjour d’automne, ils faisaient aussi de la chasse.
Alors que c’est la chasse d’automne, un ours est tué et on fait de la graisse d’ours. On tue aussi un porc épic et il y aura de quoi manger. Noël approche. La nuit, il y a des prières et des chants. On a pisté plusieurs caribous, il semble en avoir plusieurs. Mais ce n’était que deux caribous qui étaient pris ensemble par les cornes. C’était le bon temps, être dans le territoire. Au printemps, c’est le retour vers la communauté.
C’est arrivé lors du retour vers la communauté, c’est à ce moment-là qu’est né Simon. C’est Madame Philomène Bernard qui l’a accouché et c’est elle qui lui a donné son prénom. Avant, lorsqu’une femme attendait un bébé, elle marchait jusqu’à son accouchement.
On faisait la chasse du printemps avant. On allait aux castors. C’était au mois d’avril qu’on revenait vers la communauté. Une fois, raconte Hélène, on dormait à la belle étoile, proche de Nashkuaikan. Les enfants aimeraient aussi faire la chasse au printemps.
Elle raconte qu’après leur mariage, elle et son mari sont montés dans le bois. Ils sont retournés à Schefferville après que son mari ait tué un caribou. Ils sont retournés en forêt l’automne suivant.