Les Innus manquaient souvent de choses. C’était très courant. Celui qui était bon chasseur avait le droit d’acheter à crédit chez les marchands à Nutashkuanit et Ekuanitshit. Il y avait aussi des magasins à l’intérieur des terres. Les Innus fabriquaient leurs vêtements. Il y avait beaucoup d’entraide. Celui qui n’avait pas pu faire ses achats était aidé par les autres qui avaient les moyens, on lui donnait de la nourriture, du tissu pour fabriquer ses vêtements.
Uauitamᵘ Mani ashama eshinakuakaniti. Uitamᵘ eka tekuannit tshetshi ishi-assimenanut asham ekue tipatshimut tan ka ishpannit peikuau ka ishi-assimet ne ishkueu.
Souvent tout ce qui était tué était partagé au reste du groupe et aussi on s’entraidait comme lorsque quelqu’un était malade. Les Innus partaient plustôt à l’intérieur des terres quand ils n’avaient plus rien à manger sur la Côte. Quand quelqu’un tuait quelque chose, il en avait suffisamment pour tout le groupe. On partageait tout.
Avant de monter dans le territoire, les Innus s’attendent les uns les autres. Ils tirent des coups de fusil pour indiquer leur présence ou leur arrivée.
Il y avait un Innu qui tenait un petit comptoir dans le territoire et il y avait des Blancs aussi. Les comptoirs n’étaient pas très grands, ni la nourriture, car il fallait tout amener en canot.
Madame André nous dit qu’elle connaît tous les noms des différentes parties du caribou. Elle dit que toutes les parties étaient utilisées par les Innus. On mangeait même le contenu de la panse du caribou.
Un enfant est abandonné dans la forêt par ses parents parce qu’il a des poux. Atshen le prend en charge et le ramènera chez ses parents. De retour chez les parents ceux-ci ne sont pas très enchantés d’avoir un ogre dans la maison, ce qui fait partir celui-ci. Il prévient les parents que l’enfant sera triste, car il ne sera plus là. L’enfant pleure le départ précipité de son `"grand-père". On fait tout pour qu’il cesse de pleurer. Il demande à tirer sur les oiseaux d’été. Or, dans ce pays, il n’y avait que l’hiver, il faut partir à la recherche des étés. Une réunion se prépare et des animaux partent à la recherche des étés, plusieurs événements arrivent et on finit par trouver les étés. L’enfant peut donc tirer sur les oiseaux. Et un jour, il se transforme en oiseau pour ne pas décimer tous les oiseaux d’été. Cet événement a déterminé l’alternance de l’été et de l’hiver.
Marie Mckenzie raconte ce qu’on faisait quand un enfant mourrait lorsqu’on était dans le territoire. Habituellement, il n’était pas enterré en forêt, il était ramené vers la côte.
On explique comment les familles qui allaient partir ensemble dans les territoires choisissaient leur capitaine et quelles étaient les fonctions de celui-ci dans le groupe.
Quand les Innus montent en groupe dans le territoire, ils choisissent un des leurs pour les mener, ce sera leur capitaine. C’est lui qui dira ce qu’ils vont faire. Ce sont les Innus qui le choisissent car ils ont confiance en lui et tous vont suivre ses instructions.
Madame André explique comment on tanne la peau de caribou en utilisant la cervelle du caribou. Elle énumère les étapes du tannage. À la fin, la peau de caribou est très souple, aussi souple que du tissu.
À l’intérieur des terres, on apprenait beaucoup, la femme était importante. On pouvait tout faire à l’intérieur des terres : la couture, la cueillette des petits fruits, la fabrication de mocassin. Tout était utilisé, par exemple quand on fabriquait des mocassins on utilisait le muscle dorsal du caribou, on faisait sécher les filaments et cela servait de fil à coudre.
Autrefois, l'Innu était favorisé par la chasse, il pouvait utiliser n'importe quel arme, il rapportait toujours une prise. Dans ce temps-là, les Innus ne chassaient que ce dont ils avaient besoin. Quand ils tuaient un ou deux caribous, ils étaient contents car ils avaient assez de viande pour nourrir leur famille. De nos jours, les Innus ont tendance à tuer beaucoup plus de caribous que nécessaire. On ne vit plus comme autrefois.
À force de transporter son canot, l'Innu a une bosse qui grandit derrière son cou. C'est ce qu'on appelle la bosse de canot. Quand on explique ce phénomène aux médecins, ils sont très surpris.
Paul-Arthur montre l'instrument que l'Innu utilisait pour voir au loin. Une simple tige en bois qui n'est même pas trouée au centre. Avec cet instrument, l'Innu pouvait repérer les animaux au loin. Aujourd'hui, les Innus ne s'en servent plus, ils achètent des longue-vues qui coûtent très cher.
Les jeunes sont très contents d’apprendre la culture. Ils sont à l’écoute quand on leur explique comment nettoyer le gibier. On leur enseigne comment ils vont chasser, il faut faire attention à la façon de faire les choses. Il faut très attention au chasseur, à comment seront ses habits de chasse. C’est tellement différent de nos jours.
Plusieurs plantes peuvent aider à soigner plusieurs maladies. On fait des tisanes ou des cataplasmes. Mes connaissances des plantes médicinales me viennent des aînées que j’accompagnais lorsqu’elles faisaient les cueillettes. C’est elles qui m’ont initié pour préparer et faire les médicaments.
Je fais des médicaments quand j’ai les plantes qu’il faut. Maintenant que je suis âgée, je ne peux plus faire autant. Il faudrait que les enfants puissent apprendre. Ils ne connaissent rien, ce serait une bonne chose de leur enseigner. Il faudrait que les plus jeunes apprennent comment aider à l’accouchement, plusieurs aînées avaient cette compétence, il aurait fallu transmettre ces connaissances.
L’enfant comprend bien quand on lui parle, quand on lui dit quelque chose. Il faut leur apprendre à se respecter. Il faut que nous, les parents, fassions attention à leur enseigner les bonnes valeurs à nos enfants.
Marie Mckenzie raconte que, quand son frère tuait un animal, il le dépeçait, le préparait et cuisait une partie de la viande sur place et ramenait la viande au campement par la suite.
C’est son père qui lui a appris les techniques de chasse comme par exemple pour attraper un castor ou tous les autres animaux à fourrure. Il chassait beaucoup tel que l’ours et ensuite, il faisait de la graisse d’ours. Il allait partout dans le territoire à pieds, un vrai nomade. Ils rencontraient beaucoup d’Innus à l’intérieur des terres, des Innus de Sept-Îles, Tshishe-shatshit et Utshimassit. Il y avait beaucoup de caribous dans le temps, mais il n’y en reste presque plus dans la région. Avant, il chassait beaucoup avant et moins maintenant dû à son âge. Maintenant, on utilise la motoneige pour se déplacer à l’intérieur des terres. Son père est originaire de la toundra, ensuite il est allé rester à Tshishe-shatshit et lui est né à Pakut-shipit. Il a voyagé partout dans le territoire de chasse de son père qui s’étend jusque chez les Inuits. L’une des techniques de chasse qu’il pratiquait était le harpon la nuit pour tuer le saumon. Il a transmis cette connaissance aux générations futures. Voilà ce qu’était sa vie autrefois.