Ben Mckenzie raconte l’histoire d’une vieille femme qui a été tuée par ses enfants près d’une rivière qui porte désormais son nom. Il explique aussi l’origine du nom du portage Kakatshat.
Tout comme le temps de Noël, la période précédant Pâques était très importante autrefois. Il y avait beaucoup de préparatifs. C’était après Pâques que les familles se préparaient à rentrer dans le sud, et à séjourner au bord de la mer. Madame Jourdain raconte les péripéties de cette période, l’importance des « trois dimanches », "kanishtuminashtakan" ou encore la semaine sainte, le retour à la mer.
L’Innu aime partir en territoire, c’est ce qu’il aime. Ben Mckenzie parle des aliments qu’on emportait quand on partait dans le bois. Il parle du nombre de personnes qui partaient ensemble.
Elle raconte une autre histoire où on montait à l’intérieur des terres avec son mari et d’autres Innus. Ils allaient passer l’hiver à Nashkuaikan. Durant le voyage pour aller au campement d’automne, ils pêchaient le saumon, tuaient un ours, des caribous, des porc épics et des perdrix blanches pour se nourrir. C’est vrai qu’il y a plusieurs activités à faire quand on est à l’intérieur des terres : on chasse, on fait la pêche au harpon. Pendant leur séjour d’automne, ils faisaient aussi de la chasse.
Alors que c’est la chasse d’automne, un ours est tué et on fait de la graisse d’ours. On tue aussi un porc épic et il y aura de quoi manger. Noël approche. La nuit, il y a des prières et des chants. On a pisté plusieurs caribous, il semble en avoir plusieurs. Mais ce n’était que deux caribous qui étaient pris ensemble par les cornes. C’était le bon temps, être dans le territoire. Au printemps, c’est le retour vers la communauté.
C’est à cet endroit que se réunissaient les Innus pour des célébrations religieuses annuellement, des mariages et pour recevoir des sacrements religieux. C’est à cet endroit qu’est décédé le grand-père du mari de madame Mollen. Cet homme qui avait aidé à construire l’église, une semblable à celle actuellement à Ekuanitshit. Après la période estivale terminée, les Innus se préparaient à repartir vers l’intérieur des terres. À l’approche de l’automne, tous étaient partis vers les territoires.
Kaianuet veut tuer Meminitaieu, l’ogre qui tue les innus quand ils sont dans les terres. Partie 1: Kaianuet monte dans les terres avec sa femme et son beau-père dans l’intention d’aller tuer Meminitaieu, l’ogre. Il se rend à un lac pour tuer des castor et c’est là que Meminitaieu le rejoint.
Kaianuet veut tuer Meminitaieu, l’ogre qui tue les innus quand ils sont dans les terres. Partie 2: Kaianuet trompe Meminitaieu et ses fils et arrive à les tuer.
Les garçons sont très fiers d’aller à l’intérieur des terres, ils aiment beaucoup quand ils sont dans le bois. Même si c’est proche, pas très loin, ils se sentent déjà bien là. Il faut prendre soin des enfants, des jeunes, pour qu’ils ne pensent pas qu’à faire le mal.
Autrefois, les Innus faisaient beaucoup d’argent avec le produit de leur chasse. Ils pouvaient se bâtir une maison avec l’argent de la vente des fourrures.
C’est après le décès de ses grands-parents qu’elle retourne à Nutashkuan. Elle a traversé plusieurs épreuves difficiles dont la perte d’un bébé. Elle dit avoir rencontré l’ennui, la peine mais qu’avec l’aide de ses proches, elle a passé à travers.
Ben Mckenzie énumère les noms des différents portages et indique l’emplacement des territoires des familles innues allant du portage du lac Ashuanipi jusqu’au territoire actuel de Kauauatshikamat près de Schefferville. Le territoire de chasse de sa famille s’étendait du lac Mehinek jusqu’au portage du lac Wakuach.
Ben Mckenzie parle de la famine qu’ils ont connue en décembre 1941. Il n’y avait pas de perdrix, de lièvre et le poisson ne mordait pas. Ce Noël-là comme repas, il n’y avait qu’une perdrix à partager pour une vingtaine de personnes. Il parle de ce que les Innus faisaient au cours de la nuit de Noël et raconte qu’on choisissait dès l’automne l’endroit où on allait fêter Noël ensemble.
Nous étions partis dans le bois avec ma grand-mère Nenikutesh. Nous n’avions rien à manger, nous souffrions de la faim. Les enfants qui étaient là dans ce temps-là sont presque tous décédés maintenant. Puis, plusieurs caribous sont tués, une centaine. Nous avons beaucoup de nourriture, car nous étions sept tentes. Nous retournions tranquillement vers la mer. J’aimais beaucoup ma vie dans le bois, tout ce que nous faisions dans le temps.
Monique Mckenzie raconte la naissance de son frère aîné Étienne. C’était un 24 décembre, sa mère était enceinte, elle s’activait pour changer le sapinage quand elle a senti le travail commencer. Le lendemain à Noël, il y a avait un bébé au campement.
Marie Mckenzie parle de ses deux frères qui sont décédés à un âge avancé. Un de ses frères est décédé à l’âge de 100 ans dans le territoire et l’autre à Mani-utenam.
C’est le père de famille qui choisissait de marier ses enfants avant. L’homme qu’on lui a fait épouser était déjà marié. Son mari était malade et c’est à l’intérieur des terres qu’il est décédé. Ils ont eu quatre enfants. Deux ans après le décès de son mari, elle se remarie avec Raphaël Wapistan, lorsqu’elle a 36 ans. Il a accepté ses enfants qui étaient de son premier mariage comme si c'était les siens, elle a eu quatre autres enfants avec son deuxième mari.
Il faut parler à ses enfants pour qu’ils comprennent le bon sens. Même si nous aimons très fort nos enfants, il faut leur interdire surtout quand ils ne font pas le bien. C’est l’alcool et la drogue qui ne sont pas bons. On faisait attention aux enfants dans le temps, il fallait que les enfants aient assez à manger. Il y avait de l’entraide quand des familles vivaient des difficultés. C'était ainsi que cela se passait dans le temps.