Autrefois les Innus avaient probablement leur religion. Ils n’étaient pas baptisés comme maintenant. Quant à la tente tremblante, elle était très puissante. C’était utilisé par les aînés seulement pour avoir des informations.
Le père de Marie Mckenzie n’était pas innu. Ils venaient de la Grande rivière de la Baleine. Son père est venu avec son frère et se sont mariés dans la région.
Les Innus manquaient souvent de choses. C’était très courant. Celui qui était bon chasseur avait le droit d’acheter à crédit chez les marchands à Nutashkuanit et Ekuanitshit. Il y avait aussi des magasins à l’intérieur des terres. Les Innus fabriquaient leurs vêtements. Il y avait beaucoup d’entraide. Celui qui n’avait pas pu faire ses achats était aidé par les autres qui avaient les moyens, on lui donnait de la nourriture, du tissu pour fabriquer ses vêtements.
Uauitamᵘ Mani ashama eshinakuakaniti. Uitamᵘ eka tekuannit tshetshi ishi-assimenanut asham ekue tipatshimut tan ka ishpannit peikuau ka ishi-assimet ne ishkueu.
Souvent tout ce qui était tué était partagé au reste du groupe et aussi on s’entraidait comme lorsque quelqu’un était malade. Les Innus partaient plustôt à l’intérieur des terres quand ils n’avaient plus rien à manger sur la Côte. Quand quelqu’un tuait quelque chose, il en avait suffisamment pour tout le groupe. On partageait tout.
Avant de monter dans le territoire, les Innus s’attendent les uns les autres. Ils tirent des coups de fusil pour indiquer leur présence ou leur arrivée.
Le chien est l’un des animaux qui ressent des choses dit-on, il jappe quand il sent le gibier pour que son maître puisse le tuer. Comme dans une légende que nous racontait mon grand-père : Un loup voulait l’humain soit son maître, il voulait faire le chien, alors le chien lui dit quand tu auras faim, tu voudras le manger ton maître alors que moi, s’il meurt c’est à l’endroit même de sa mort que je vais mourir.
Il y a très longtemps, l’été n’existait pas. Il n’y avait que l’hiver. Un petit garçon se fait abandonné sur un vieux campement par ses parents, car il a des poux. Ses parents partis, il pleure sans arrêt. Il voit venir à lui un géant, il a peur. Mais celui-ci l’aide, l’épouille et l’amène avec lui à la recherche de ses parents. Un jour le grand-père part, la mère ne l’aime pas. Avant de partir, il met en garde la mère que l’enfant va pleurer lorsqu’il constatera son départ. La seule chose qui le consolerait, c’est de tirer sur les oiseaux d’été. Tout le monde part donc à la recherche des oiseaux d’été qui divertiront l’enfant. Plusieurs aventures arrivent aux chercheurs d’été. Lorsqu’enfin on retrouve les oiseaux d’été, les saisons vont changer; il y aura l’été et il y aura l’hiver. L’enfant va pouvoir lancer des flèches sur les oiseaux. Un jour on ne vit plus l’enfant, on retrouva ses vêtements et on vit un oiseau grimpé sur une branche, il était jaune et comme s’il portait un chapeau.
Marie Mckenzie raconte ce qu’on faisait quand un enfant mourrait lorsqu’on était dans le territoire. Habituellement, il n’était pas enterré en forêt, il était ramené vers la côte.
C’est lorsque nous étions à l’intérieur des terres que nous avions de l’enseignement sur les méthodes de chasse, des chasseurs et bien sûr mon grand-père Mishtikushish, c’est là où nous imitions ce qui se faisait. Il y avait beaucoup de travail à faire avant de monter dans le bois, il fallait fabriquer plusieurs choses : raquettes, tabagane, pelle... Une fois, après son mariage il s’est blessé en chassant, il a failli s’empaler avec un morceau de bois en voulant éviter un caribou en rut. Il avait 14 ans ou 15 ans lorsqu’il a tué son premier caribou.
Quand les Innus montent en groupe dans le territoire, ils choisissent un des leurs pour les mener, ce sera leur capitaine. C’est lui qui dira ce qu’ils vont faire. Ce sont les Innus qui le choisissent car ils ont confiance en lui et tous vont suivre ses instructions.
À l’intérieur des terres, on apprenait beaucoup, la femme était importante. On pouvait tout faire à l’intérieur des terres : la couture, la cueillette des petits fruits, la fabrication de mocassin. Tout était utilisé, par exemple quand on fabriquait des mocassins on utilisait le muscle dorsal du caribou, on faisait sécher les filaments et cela servait de fil à coudre.
Madame Mckenzie constate que la culture innue est en train de se perdre. Dans sa communauté, il ne reste que quelques femmes qui connaissent très bien le mode de vie traditionnel.
Je fais des médicaments quand j’ai les plantes qu’il faut. Maintenant que je suis âgée, je ne peux plus faire autant. Il faudrait que les enfants puissent apprendre. Ils ne connaissent rien, ce serait une bonne chose de leur enseigner. Il faudrait que les plus jeunes apprennent comment aider à l’accouchement, plusieurs aînées avaient cette compétence, il aurait fallu transmettre ces connaissances.
L’éducation des enfants est différente maintenant, on ne leur enseigne plus rien : de ne pas manquer de respect, de ne pas frapper quelqu’un, alors qu’avant on écoutait beaucoup nos parents nous dire ce que nous devions faire.
Une femme qui était enceinte devait suivre lorsque le groupe se déplaçait à l’intérieur. On arrêtait que pour lui permettre d’accoucher et ensuite le lendemain la marche reprenait. Ici, c’est l’histoire de la naissance de Monsieur Marcel Jourdain qui est relaté. C’est arrivé à une période de disette. La mère devait donc se nourrir avec le peu de nourriture qu’il y avait pour qu’elle puisse par la suite nourrir son petit. Telle était la vie à l’intérieur des terres.
Marie Mckenzie raconte que, quand son frère tuait un animal, il le dépeçait, le préparait et cuisait une partie de la viande sur place et ramenait la viande au campement par la suite.
Les enfants savaient faire beaucoup de choses. On leur enseignait et ensuite ils exécutaient plusieurs tâches ménagères. Ils aidaient les aînés, ramassaient le sapinage. Ils faisaient le lavage, tricotaient et fabriquaient des mocassins. C’était de bons apprenants. Ils recevaient une bonne éducation.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.