Madame Mckenzie raconte qu’une fois, son frère a tué plusieurs caribous. Il les a tous dépecés et a placé toute la viande sur une plate-forme. Des Innus qui souffraient de famine sont passés par là et ont trouvé la viande. Ils ont pu ainsi se nourrir grâce à ces caribous. Ils étaient très contents.
Monique raconte l’histoire du chien de son père. Elle raconte que le chien a ramené au campement la perdrix que son père avait tuée. Il n’a pas essayé de la manger même s’il devait aussi avoir faim. Il l’a juste ramenée au campement.
On faisait la chasse du printemps avant. On allait aux castors. C’était au mois d’avril qu’on revenait vers la communauté. Une fois, raconte Hélène, on dormait à la belle étoile, proche de Nashkuaikan. Les enfants aimeraient aussi faire la chasse au printemps.
Monsieur Poker était un grand chanteur de tambour, son beau-père le lui a transmis. Les Innus utilisaient le tambour à plusieurs reprises pour que la chasse soit bonne, quand on trouve le caribou, pour des événements marquants. Maintenant, ce n’est que pour le bien-être de l’homme qui chante. Son père aussi était un joueur de tambour, il enseignait.
Je laisserais tout aux jeunes et aux enfants, je ne suis pas avare de mes richesses. Je n’ai jamais eu que l’éducation que ma grand-mère me donnait. J’aimerais que les enfants conservent les activités que faisaient leur grand-mère et leur grand-père. Autrefois, les enfants avaient tous des enseignements et la femme travaillait comme un homme. Maintenant, on devrait aussi apprendre aux filles à lacer des raquettes, faire des mocassins et à veiller sur leurs enfants. C’est depuis qu’on vit sur la communauté que les enfants sont différents que l’on vit différemment.
Il faut dire aux jeunes les choses importantes qu’ils doivent savoir s’il se passe quelque chose : famine, maladie. On ébranchait des arbres qu’on plantait par la suite d’une certaine manière, c’était des signes qui étaient laissés, des messages pour qu’on sache ce qui se passait, ce qu’ils avaient.
Il y avait souvent un aîné dans le groupe qui guidait et qui était d’une aide précieuse au campement, il faisait la chasse. Mon grand-père tuait le lièvre avec un piège. La peau de lièvre nous servait pour nous couvrir lorsque nous avions froid. Pour sa part, ma grand-mère nous cousait nos habits.
J’ai entendu parler des personnages furtifs de l’intérieur des terres, mais je n’ai jamais eu de contact avec eux. Il arrive dès fois que tu ressentes des choses, c’est un signe qu’il arrivera quelque chose, tout peut être ressenti. Quand tu entends des choses c’est qu’il arrivera quelque chose. C’est sa capacité de chasse dit-on d’un chasseur, qui l’informe sur le futur, ce n'est pas la magie, la sorcellerie.
Mon frère a nolisé un avion alors que nous étions dans le territoire. Il voulait qu’on nous apporte de la nourriture. Ça a permis par la même occasion d’emmener trois femmes enceintes vers la côte.
Après leur mariage, ils sont partis à l’intérieur des terres. C’est là que son beau-père, Sylvestre Mollen, se blesse ; il se casse la jambe. C’est son mari et sa belle-mère qui le soignent, qui s’occupent de sa blessure. Il faut aussi le ramener à la côte. Lorsqu’il voit le médecin, celui constate très impressionné, que la façon que cela a été traité a aidé à la guérison. Les os se sont soudés ensembles avec les attelles en bois. On voit le savoir des anciens et leurs compétences.
Cette histoire se passe il y a très très longtemps, quand les ogres étaient encore de ce monde. Un jeune homme avait peur, il sentait que quelqu’un viendrait, qu’il sera dangereux. Un groupe passe le printemps à l’intérieur des terres, proche d’une grosse montagne. C’est du sommet de cette montagne qu’arrive l’ogre, Atshen qui avait été envoyé par le chef des caribous, Pakushenimakan. Le jeune homme entre à l’intérieur de la tente tremblante. Atshen est là à cause de la négligence des Innus et leur non-respect de la terre.