Paul-Arthur raconte son parcours dans le monde du travail. Il parle du bénévolat qu’il a fait toute sa vie et de la distinction qu’il a reçue pour souligner ses années de bénévolat.
Elle raconte qu’après leur mariage, elle et son mari sont montés dans le bois. Ils sont retournés à Schefferville après que son mari ait tué un caribou. Ils sont retournés en forêt l’automne suivant.
Marie Mckenzie raconte l'histoire de son premier mari. Sa mère s’est encore opposée à son mariage mais elle ne l’a pas écoutée et s’est mariée avec lui.
Nous allions voir nos pièges, mon frère et moi loin du campement, tout à coup nous avons entendu mon père crier, il s’était blessé à la jambe, c’était presque cassé, c’était sur le même côté que son genou qui avait une malformation. Nous l’avons amené au campement et nous lui avons fait un bandage pour que cela guérisse. Jérôme a fait des morceaux de bois, du sapin. On a fait une attelle avec les morceaux de bois et un bandage, comme ça cela restait en place. Lorsque nous sommes revenus de l’intérieur des terres, il a été amené à Havre Saint-Pierre pour une radiographie. Le médecin n’a rien fait de plus. Vous avez été vraiment très intelligent a dit le médecin, que vous ayez pu sauver sa jambe.
Tout comme le temps de Noël, la période précédant Pâques était très importante autrefois. Il y avait beaucoup de préparatifs. C’était après Pâques que les familles se préparaient à rentrer dans le sud, et à séjourner au bord de la mer. Madame Jourdain raconte les péripéties de cette période, l’importance des « trois dimanches », "kanishtuminashtakan" ou encore la semaine sainte, le retour à la mer.
Paul-Arthur raconte qu’adolescent, il partait dans les terres avec d’autres familles, il leur servait d’aide. Il parle des différentes tâches qu’il accomplissait. Il dit que le père [d'une de ces familles] était tellement content qu’il lui a offert quelque chose qui lui servira toujours.
C’est quand on partait de Ekuanitshit autrefois quand on allait à l’intérieur des terres, nous remontions la rivière Saint-Jean. Là où il y a le pont. Qui aurait un jour pensé qu’il y aurait un chemin à cet endroit, qu’il puisse y avoir des voitures qui passent par là. Il y avait beaucoup de portage, des portages très long à parcourir et certain qui sont plus courts. On transportait les choses en plusieurs voyages, on les transportait sur le dos avant d’arriver à destination, en sortant du bois en partageant le canot. Et toute la fatigue ressentie, même si la personne était malade il fallait quand même voyager. Et aujourd’hui personne ne bouge quand il a quelque chose, quand il est malade, alors qu’autrefois c’était différent.
L’Innu aime partir en territoire, c’est ce qu’il aime. Ben Mckenzie parle des aliments qu’on emportait quand on partait dans le bois. Il parle du nombre de personnes qui partaient ensemble.
Oui, il y avait des Innus qui se rencontraient, qui se visitaient : les Innus de Tshishe-Shatshit, de Uashat… C’est à Musquaro que se rencontraient les Innus. Il y avait une église qui ressemblait à notre église. C’est John Maloney qui l'avait construite et c’est mon grand-père Jos Mollen qui l'avait aidé. Ils ont défait tout l’église pour la ramener et la reconstruire sur leur territoire, ils l’ont finalement juste démonté sans jamais pouvoir la reconstruire. Il y avait aussi un cimetière. Le marchand de Musquaro aurait entretenu l’église et le cimetière, il devait être riche de toute évidence, ce marchand. Il y a plusieurs Innus qui sont enterrés dans ce cimetière dont mon grand-père Jos Mollen.
Deux jeunes adolescents qui sont très amis, ils sont toujours ensemble même à la chasse durant l’automne. L’un d’eux sent quelque chose dans son corps, comme un malaise, une peur. À l’automne, ils partent rejoindre la parenté. Le gars raconte à sa sœur qu’il sent venir quelque chose, qu’il y aura beaucoup de gens qui vont venir les trouver. On ne les croit pas. Tous les gens se font attaquer par les Matshinnuat. Les deux jeunes s’enfuient sur le lac, ils grimpent sur une épinette blanche, pour qu’on ne voie pas les traces de pas. Les méchants avaient un chien, qui aurait pu japper en sentant leur présence, mais ils le tuent. Après cela les jeunes repartent et vont rejoindre d’autres Innus et racontent ce qu’ils ont vu. Beaucoup d’Innus ont tous été tués, racontent-ils.
Son mari avait tué plusieurs gibiers, elle lui dit alors d’aller en donner à sa mère. Il refuse d'y aller, dit-elle. Alors elle lui dit, tu ne manqueras jamais de rien (le matériel), ce qui va te manquer en premier c’est ta chasse. Lorsqu’il est tombé malade, il se rappelait de ces paroles, comme tu m’avais dit Marie-Ange! C’est ce qui arrive, il ne chassait plus. Elle l'encourage, lui disant qu'il va retourner un jour chasser comme au bon vieux temps.
On devait travailler très fort tout le temps, tout le monde travaillait fort. Et moi, maintenant cela fait presque sept ans que je ne peux plus rien faire, rester assis, manger, seulement cela. Avant quand j’étais à l’intérieur des terres, ce n’était pas ainsi, je me promenais beaucoup dans le territoire, j’allais très loin. Il faisait nuit noire quand je rentrais parfois. Et je n’ai jamais senti la présence de quelqu’un. Une fois, je suis tombé en bas d’une falaise parce qu’il faisait très noir, j’étais avec mon frère aîné Michel, on rentrait chacun à son campement. On ne voyait rien tellement, il fait noir.
Les garçons sont très fiers d’aller à l’intérieur des terres, ils aiment beaucoup quand ils sont dans le bois. Même si c’est proche, pas très loin, ils se sentent déjà bien là. Il faut prendre soin des enfants, des jeunes, pour qu’ils ne pensent pas qu’à faire le mal.
Autrefois, les Innus faisaient beaucoup d’argent avec le produit de leur chasse. Ils pouvaient se bâtir une maison avec l’argent de la vente des fourrures.
Autrefois l'Innu pratiquait la divination par l'observation d'omoplate de porc épic, de lièvre pour voir les actions futures. Cela a changé au fil du temps, ce n'est plus pratiqué de nos jours.
C’est après le décès de ses grands-parents qu’elle retourne à Nutashkuan. Elle a traversé plusieurs épreuves difficiles dont la perte d’un bébé. Elle dit avoir rencontré l’ennui, la peine mais qu’avec l’aide de ses proches, elle a passé à travers.
Nous allions souvent à l’intérieur des terres, c’est seulement après mon mariage que je suis resté proche de Mingan. J’allais à l’intérieur des terres avec mon père, mon grand-père Mishtikushish et mon grand-père Tamienish. Nous chassions le castor et le caribou. Lorsque les lacs et rivières commençaient à dégeler, nous retournions vers la côte. Une fois, au retour, nous avons ainsi croisé notre grand-père Nolin et Joseph, nous avons mangé avec eux : de la viande de caribou, de la viande séchée et de la graisse de caribou. Nous avons par la suite repris le chemin du retour.
Ici on parle des préparatifs pour la fête de Noël. On se préparait longtemps d’avance à cette nuit de Noël. On choisissait d’avance l’endroit où on irait chercher un arbre de Noël. À l’automne, on ramassait des petits fruits pour faire des tartes. Plusieurs mets étaient préparés: du castor, du caribou, du lièvre et des perdrix. Du bois de chauffage était coupé, on nettoyait les alentours. On s’habillait de ses plus beaux atours. C’était une belle nuit en famille sous la tente.
Je ne me suis pas rendu jusqu’à Tshishe-shatshit mais je n’étais pas loin de là. Il y avait un magasin de Mishta-Napeu proche de là, on allait y chercher de la nourriture, c’est de là que nous avons rebroussé chemin. Tous les portages qu’il y a proche de Mingan, je les ai tous fait à pied.
Ben Mckenzie parle de la famine qu’ils ont connue en décembre 1941. Il n’y avait pas de perdrix, de lièvre et le poisson ne mordait pas. Ce Noël-là comme repas, il n’y avait qu’une perdrix à partager pour une vingtaine de personnes. Il parle de ce que les Innus faisaient au cours de la nuit de Noël et raconte qu’on choisissait dès l’automne l’endroit où on allait fêter Noël ensemble.