Kaianuet veut tuer Meminitaieu, l’ogre qui tue les innus quand ils sont dans les terres. Partie 2: Kaianuet trompe Meminitaieu et ses fils et arrive à les tuer.
Son mari avait tué plusieurs gibiers, elle lui dit alors d’aller en donner à sa mère. Il refuse d'y aller, dit-elle. Alors elle lui dit, tu ne manqueras jamais de rien (le matériel), ce qui va te manquer en premier c’est ta chasse. Lorsqu’il est tombé malade, il se rappelait de ces paroles, comme tu m’avais dit Marie-Ange! C’est ce qui arrive, il ne chassait plus. Elle l'encourage, lui disant qu'il va retourner un jour chasser comme au bon vieux temps.
Monique Mckenzie raconte l’histoire de la grande Philomène. Son neveu lui a proposé d’aller en visite à Uashat, il lui dit qu’il allait la ramener par la suite. La grande Philomène partait avant les autres et arrivait au campement longtemps après les autres. Souvent, les hommes la transportaient sur un toboggan.
Les garçons sont très fiers d’aller à l’intérieur des terres, ils aiment beaucoup quand ils sont dans le bois. Même si c’est proche, pas très loin, ils se sentent déjà bien là. Il faut prendre soin des enfants, des jeunes, pour qu’ils ne pensent pas qu’à faire le mal.
Le frère de Marie Mckenzie, Napessish, était un très bon chasseur. Il tuait beaucoup de gibier de toute sorte et beaucoup de poissons. Pour le reste de la nourriture comme la farine, son père et ses frères devaient partir en chercher quand ils en manquaient.
Autrefois, les Innus faisaient beaucoup d’argent avec le produit de leur chasse. Ils pouvaient se bâtir une maison avec l’argent de la vente des fourrures.
Autrefois l'Innu pratiquait la divination par l'observation d'omoplate de porc épic, de lièvre pour voir les actions futures. Cela a changé au fil du temps, ce n'est plus pratiqué de nos jours.
Au moment de revenir des territoires, plusieurs enfants sont nés. Autrefois, on racontait aux enfants que les bébés étaient retrouvés à l’intérieur d’une souche de bois. À la naissance, les enfants sont bénis par les sages-femmes avant qu’ils ne soient baptisés. Et puis c’était déjà le retour vers la côte.
Madame Jourdain relate la fois où elle et son mari ainsi que leurs enfants ont connu la faim. Son mari était blessé et avait des difficultés. Comme la chasse n’est pas profitable pour eux, le mari décide de retourner au village. Elle voit donc son mari partir pour aller chercher de l’aide. Ses enfants s’affaiblissent, elle leur donne que de l’eau à boire. La providence lui envoie des perdrix qui nourriront ses enfants. Il faut les nourrir qu’un peu à la fois, légèrement, sinon ils seront victimes de malaise. En attendant son mari qu’elle croit mort, elle décide de rentrer au village à son tour, mais alors qu’elle s’apprête à partir avec ses enfants, elle entend quelque chose. Qu’est-ce que c’est!
Un hiver, nous partions vers la côte en tirant nos toboggans, ma sœur Philomène était encore un bébé. Mon frère Napessish pêchait chaque soir pour nourrir sa petite sœur. On recueille le gras du poisson pour le donner à ma petite sœur Philomène. Mon frère a pêché jusqu’à notre arrivée sur la côte.
C’est le père de famille qui choisissait de marier ses enfants avant. L’homme qu’on lui a fait épouser était déjà marié. Son mari était malade et c’est à l’intérieur des terres qu’il est décédé. Ils ont eu quatre enfants. Deux ans après le décès de son mari, elle se remarie avec Raphaël Wapistan, lorsqu’elle a 36 ans. Il a accepté ses enfants qui étaient de son premier mariage comme si c'était les siens, elle a eu quatre autres enfants avec son deuxième mari.
Monique Mckenzie raconte que son père fabriquait souvent des remèdes traditionnels. C’est lui qui a soigné son fils qui était très malade. Les médecins ne pouvaient plus le soigner et son père a amené l’enfant dans le bois pour le soigner.
Marie Mckenzie raconte la fois où son frère avait commandé des provisions. Ils étaient plusieurs familles dans le campement et ils étaient très heureux de recevoir des provisions.
On faisait la chasse du printemps avant. On allait aux castors. C’était au mois d’avril qu’on revenait vers la communauté. Une fois, raconte Hélène, on dormait à la belle étoile, proche de Nashkuaikan. Les enfants aimeraient aussi faire la chasse au printemps.
Monsieur Poker était un grand chanteur de tambour, son beau-père le lui a transmis. Les Innus utilisaient le tambour à plusieurs reprises pour que la chasse soit bonne, quand on trouve le caribou, pour des événements marquants. Maintenant, ce n’est que pour le bien-être de l’homme qui chante. Son père aussi était un joueur de tambour, il enseignait.
On faisait attention à tout, on ramassait tout et tout avait son utilité. Comme le un sac en peau de patte de caribou ou d'orignal, ma grand-mère y mettait de la graisse dedans, au cas où quelqu’un souffrirait de famine. Les jeunes garçons et les jeunes filles apprenaient très tôt à s’occuper et à nettoyer les animaux. On leur apprenait très vite à faire attention à ce qu’ils faisaient, à ne pas se brûler par exemple. On pourrait leur apprendre et leur montrer plusieurs autres choses comme quand une femme est enceinte et qu’elle allaite. Il faut apprendre aux jeunes à faire attention, la sécurité quand ils vont à l’intérieur des terres. A-t-on perdu cette façon de vivre? Je le regrette.
On devrait pouvoir apprendre plusieurs choses aux jeunes, c’est ce qu’on faisait dans le temps, comment ils allaient travailler à l’intérieur de terre, dans sa maison, comment utiliser les objets comme le canot (les voyages), la température, etc. Ils doivent toujours avoir la prière. Les garçons devraient apprendre à faire des raquettes, des canots, des rames, des tobaganes. Et les filles devraient apprendre à lacer les raquettes, à faire à manger, à changer le sapinage dans la tente. Autrefois, on lui parlait de tout, de la façon de travailler. Ce qui est le plus à respecter, c’est le caribou : comment apprêter la peau, le fœtus. On faisait attention à tout, on respectait tout.
Il y avait souvent un aîné dans le groupe qui guidait et qui était d’une aide précieuse au campement, il faisait la chasse. Mon grand-père tuait le lièvre avec un piège. La peau de lièvre nous servait pour nous couvrir lorsque nous avions froid. Pour sa part, ma grand-mère nous cousait nos habits.
Je souhaite vraiment qu’on puisse parler aux jeunes de ce qu’il y a à faire à l’intérieur des terres : la façon de travailler, les habits qu’ils avaient. Il faut montrer tout ce qu’il faut aux jeunes : sur la façon d’arranger les animaux. Il n’y a plus personne pour faire des formations.