Plusieurs plantes peuvent aider à soigner plusieurs maladies. On fait des tisanes ou des cataplasmes. Mes connaissances des plantes médicinales me viennent des aînées que j’accompagnais lorsqu’elles faisaient les cueillettes. C’est elles qui m’ont initié pour préparer et faire les médicaments.
Je fais des médicaments quand j’ai les plantes qu’il faut. Maintenant que je suis âgée, je ne peux plus faire autant. Il faudrait que les enfants puissent apprendre. Ils ne connaissent rien, ce serait une bonne chose de leur enseigner. Il faudrait que les plus jeunes apprennent comment aider à l’accouchement, plusieurs aînées avaient cette compétence, il aurait fallu transmettre ces connaissances.
L’éducation des enfants est différente maintenant, on ne leur enseigne plus rien : de ne pas manquer de respect, de ne pas frapper quelqu’un, alors qu’avant on écoutait beaucoup nos parents nous dire ce que nous devions faire.
Une femme qui était enceinte devait suivre lorsque le groupe se déplaçait à l’intérieur. On arrêtait que pour lui permettre d’accoucher et ensuite le lendemain la marche reprenait. Ici, c’est l’histoire de la naissance de Monsieur Marcel Jourdain qui est relaté. C’est arrivé à une période de disette. La mère devait donc se nourrir avec le peu de nourriture qu’il y avait pour qu’elle puisse par la suite nourrir son petit. Telle était la vie à l’intérieur des terres.
L’enfant comprend bien quand on lui parle, quand on lui dit quelque chose. Il faut leur apprendre à se respecter. Il faut que nous, les parents, fassions attention à leur enseigner les bonnes valeurs à nos enfants.
On faisait attention à ce qui était chassé. Comme par exemple, on ne devait pas mettre les raquettes à l’intérieur de la tente. C’était vraiment bien les activités qui se faisaient avant, quand on était dans le bois. La nourriture était bonne et maintenant, ce n’est plus pareil, c’est tellement différent. Je regrette parfois ce que c’est devenu, ce qu’on nous fait, c’était tellement beau avant.
C’est son père qui lui a appris les techniques de chasse comme par exemple pour attraper un castor ou tous les autres animaux à fourrure. Il chassait beaucoup tel que l’ours et ensuite, il faisait de la graisse d’ours. Il allait partout dans le territoire à pieds, un vrai nomade. Ils rencontraient beaucoup d’Innus à l’intérieur des terres, des Innus de Sept-Îles, Tshishe-shatshit et Utshimassit. Il y avait beaucoup de caribous dans le temps, mais il n’y en reste presque plus dans la région. Avant, il chassait beaucoup avant et moins maintenant dû à son âge. Maintenant, on utilise la motoneige pour se déplacer à l’intérieur des terres. Son père est originaire de la toundra, ensuite il est allé rester à Tshishe-shatshit et lui est né à Pakut-shipit. Il a voyagé partout dans le territoire de chasse de son père qui s’étend jusque chez les Inuits. L’une des techniques de chasse qu’il pratiquait était le harpon la nuit pour tuer le saumon. Il a transmis cette connaissance aux générations futures. Voilà ce qu’était sa vie autrefois.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.
On a enseigné très jeune à Marie-Louise tout le travail à faire en forêt : comment apprêter les animaux, à faire les raquettes et à cuisiner la nourriture traditionnelle. Elle trouvait le travail tellement difficile qu’elle en pleurait mais elle se rend compte aujourd’hui que sa mère lui a laissé un très bel héritage en lui enseignant tout cela.
Paul-Arthur explique que la peau de caribou peut servir à différents usages : vêtements, tambour, mocassins. Il dit que les Innus travaillent de moins en moins les peaux et les bois de caribou. Les Innus ont changé beaucoup de choses, autant dans les rituels que dans le travail sur la peau de caribou.
Elle raconte qu’après leur mariage, elle et son mari sont montés dans le bois. Ils sont retournés à Schefferville après que son mari ait tué un caribou. Ils sont retournés en forêt l’automne suivant.
Marie Mckenzie raconte l'histoire de son premier mari. Sa mère s’est encore opposée à son mariage mais elle ne l’a pas écoutée et s’est mariée avec lui.
Madame Mckenzie raconte une cérémonie de la tente tremblante à laquelle elle assisté étant jeune à Tshishe-shatshit. Elle décrit en détail les préparatifs avant et pendant la cérémonie.
Tout comme le temps de Noël, la période précédant Pâques était très importante autrefois. Il y avait beaucoup de préparatifs. C’était après Pâques que les familles se préparaient à rentrer dans le sud, et à séjourner au bord de la mer. Madame Jourdain raconte les péripéties de cette période, l’importance des « trois dimanches », "kanishtuminashtakan" ou encore la semaine sainte, le retour à la mer.
Kuekuatsheu ramasse ses jeunes frères et sœurs, tous les animaux. Il sait qu’Uananuieu va passer durant l’été. Vers la mi-décembre viendra Uananuieu. Sa glande à musc n’est pas très bon dit-on. La belette arrive de la montagne où elle essaie de trouver la trace d’Uananuieu. La belette croise des castors qu’il fera cuire, ils font un festin avant minuit, il faudra tout manger. Il entre dans la tente tremblante pour voir où est Uananuieu. Tout le monde part, une nuit bien claire. Le jour venu, Uananuieu découvre le campement, tout le monde est parti la nuit.
Il part à la recherche de ceux qui ont fui. Kuekuatsheu trouve Uananuieu à son tour et le prend en bouchant sa glande à musc. Il demande ensuite à ses frères et sœurs de partir contre le vent pour un jour devenir la nourriture pour les Innus du futur.
Il doit se laver la bouche pour que ces eaux ne soient pas contaminées par le mauvais, il fait ça pour les générations futures, les humains qui seront là. Il court vers la mer. Après s’être lavé la bouche, il s’endort, et au milieu de l’été il se réveille. Il se rendort de nouveau pour se réveiller au milieu de l’hiver. Il repart et il croise un vieux campement. Là-bas, c’est Atshen qui reste là. On meurt de faim mais chez Atshen il y a de la nourriture et il ne veut pas partager. Kuekuatsheu s’y rend et voit la nourriture, il se sert. Il veut partir avec la nourriture mais on lui refuse. Il tente par tous les moyens de tuer celui qui a pris sa nourriture. Finalement, c’est Kuekuatsheu qui va tuer Atshen.
Paul-Arthur raconte qu’adolescent, il partait dans les terres avec d’autres familles, il leur servait d’aide. Il parle des différentes tâches qu’il accomplissait. Il dit que le père [d'une de ces familles] était tellement content qu’il lui a offert quelque chose qui lui servira toujours.
À la fin de l’été, après les mariages et les cérémonies, on retournait à l’intérieur des terres. C’est à ce moment-là que la maladie frappe et qu’un décès survient. Pendant la veillée funèbre, un caribou est tué, on s’occupe de nettoyer, le découper et de le faire cuire. Tout le monde mange à sa faim, même les enfants. Tout était mangé. Après la cérémonie, on retourne chercher ce que nous avions laissé dans un autre lieu. C’est ainsi que vivaient les Innus.
Ben Mckenzie parle du lac Matshi-nipi, le lac où sont plantées des centaines de perches de canot. C’est à cet endroit qu’on quitte la province de Québec pour entrer dans celle de Terre-Neuve-et-Labrador en suivant les portages. Il dit qu’il est important de montrer du respect pour la perche qui nous a amenés jusque-là.
Son mari avait tué plusieurs gibiers, elle lui dit alors d’aller en donner à sa mère. Il refuse d'y aller, dit-elle. Alors elle lui dit, tu ne manqueras jamais de rien (le matériel), ce qui va te manquer en premier c’est ta chasse. Lorsqu’il est tombé malade, il se rappelait de ces paroles, comme tu m’avais dit Marie-Ange! C’est ce qui arrive, il ne chassait plus. Elle l'encourage, lui disant qu'il va retourner un jour chasser comme au bon vieux temps.
Les garçons sont très fiers d’aller à l’intérieur des terres, ils aiment beaucoup quand ils sont dans le bois. Même si c’est proche, pas très loin, ils se sentent déjà bien là. Il faut prendre soin des enfants, des jeunes, pour qu’ils ne pensent pas qu’à faire le mal.
Autrefois l'Innu pratiquait la divination par l'observation d'omoplate de porc épic, de lièvre pour voir les actions futures. Cela a changé au fil du temps, ce n'est plus pratiqué de nos jours.