On devrait pouvoir apprendre plusieurs choses aux jeunes, c’est ce qu’on faisait dans le temps, comment ils allaient travailler à l’intérieur de terre, dans sa maison, comment utiliser les objets comme le canot (les voyages), la température, etc. Ils doivent toujours avoir la prière. Les garçons devraient apprendre à faire des raquettes, des canots, des rames, des tobaganes. Et les filles devraient apprendre à lacer les raquettes, à faire à manger, à changer le sapinage dans la tente. Autrefois, on lui parlait de tout, de la façon de travailler. Ce qui est le plus à respecter, c’est le caribou : comment apprêter la peau, le fœtus. On faisait attention à tout, on respectait tout.
On pourrait apprendre aux enfants la langue innue et la culture, surtout à la pratiquer, comme fait un jeune qui travaille avec un aîné. On pourrait leur apprendre à nettoyer la peau de caribou. Ils pourraient ainsi faire des mocassins. On en faisait en caribou et en loup-marin.
Il faudrait se dévouer pour notre enfant, surtout quand il va à l’école pour qu’il s’engage à fond dans ses études. Si on ne s’en soucie pas, il ne va pas trouver important de réussir ses études. Il faut qu’il ait toujours à manger pour qu’il sache qu’on le trouve important. Plusieurs aînés m’ont dit de toujours prendre bien soin de mes enfants, de les surveiller, pourtant ce sont des étrangers.
Paul-Arthur raconte qu’autrefois, les Innus étaient très affectueux et protecteurs envers tous les enfants. Ils aidaient et protégeaient les enfants sans faire de distinction.
Je souhaite vraiment qu’on puisse parler aux jeunes de ce qu’il y a à faire à l’intérieur des terres : la façon de travailler, les habits qu’ils avaient. Il faut montrer tout ce qu’il faut aux jeunes : sur la façon d’arranger les animaux. Il n’y a plus personne pour faire des formations.
Un historique de la communauté innue de Uashat bien avant la fondation de la ville de Sept-Îles. Madame Clara Jourdain relate ce qui s’est passé dans ce temps-là. Il n’y avait que des Innus qui demeuraient à cet endroit et y construisaient des maisons. Un jour, un fonctionnaire du gouvernement est venu informer les Innus de Uashat qu’ils devaient déménager à Mani-Utenam. Madame Jourdain puise dans ses souvenirs et les récits de son grand-père, pour relater ce qui se passait à cette époque, et comment on vivait.
C’est le père et la mère qui s’occupaient de marier leurs enfants. Le prêtre était là qu’une fois par année là-bas à Musquaro. Maintenant, ce n’est plus pareil, cela n’a plus la même importance. Il arrive que des personnes soient des parents proches et forment un couple. Il y a un prêtre mais de moins en moins de gens prient.
Mon frère a nolisé un avion alors que nous étions dans le territoire. Il voulait qu’on nous apporte de la nourriture. Ça a permis par la même occasion d’emmener trois femmes enceintes vers la côte.
Après leur mariage, ils sont partis à l’intérieur des terres. C’est là que son beau-père, Sylvestre Mollen, se blesse ; il se casse la jambe. C’est son mari et sa belle-mère qui le soignent, qui s’occupent de sa blessure. Il faut aussi le ramener à la côte. Lorsqu’il voit le médecin, celui constate très impressionné, que la façon que cela a été traité a aidé à la guérison. Les os se sont soudés ensembles avec les attelles en bois. On voit le savoir des anciens et leurs compétences.
La sagesse des anciens était grande, c’est-à-dire ce que faisaient les aînés. C'est depuis que l'argent existe que ce qui était distinctif, particulier, n'existe plus.
Cette histoire se passe il y a très très longtemps, quand les ogres étaient encore de ce monde. Un jeune homme avait peur, il sentait que quelqu’un viendrait, qu’il sera dangereux. Un groupe passe le printemps à l’intérieur des terres, proche d’une grosse montagne. C’est du sommet de cette montagne qu’arrive l’ogre, Atshen qui avait été envoyé par le chef des caribous, Pakushenimakan. Le jeune homme entre à l’intérieur de la tente tremblante. Atshen est là à cause de la négligence des Innus et leur non-respect de la terre.
Madame Mckenzie raconte que son mari jouait du tambour. Il s’en servait pour trouver le caribou quand ils manquaient de nourriture. Le tambour servait à repérer le gibier.