Une légende nous raconte la naissance et l'origine de Tshakapesh. Les parents ont été tués puis mangés par une sorte de mammouth (Matshi-katshitushkuan), sauf l’utérus de la mère, qu'il a jeté au loin. La soeur de Tshakapesh l'entend pleurer dans l'utérus. La fille sait que ses parents ont été tués, elle s’occupera de son frère qu’elle nommera Tshakapesh. Celui-ci grandit très vite, il aime bien s’amuser avec un arc. Il part chasser ce Matshi-katshitushkan. Il réussit à le tuer, lui ouvre le ventre et y trouve des cheveux de sa mère. Tshakapesh voit un chemin, celui de la lune. Il décide de poser un collet et réussi à attraper la lune. Depuis on l'aperçoit en compagnie de sa soeur sur la lune.
Monsieur Bellefleur nous parle de Netupanu, il met en garde la génération future sur la possibilité que les enfants le rencontrent un jour. C’est un personnage qui est comme un gardien de la terre. C’est un homme qu'on rencontre seulement à l’intérieur des terres. Il n’est pas dangereux. C’est au printemps qu’il apparaît. On ne peut laisser un enfant seul. Il possède tout, il est très religieux. Il parle innu mais peut-être qu’il parle maintenant français. C’est une histoire qui lui vient de son père, du père de son père et ainsi de suite, depuis des générations, depuis au moins 700 ans.
Ici on parle des préparatifs pour la fête de Noël. On se préparait longtemps d’avance à cette nuit de Noël. On choisissait d’avance l’endroit où on irait chercher un arbre de Noël. À l’automne, on ramassait des petits fruits pour faire des tartes. Plusieurs mets étaient préparés: du castor, du caribou, du lièvre et des perdrix. Du bois de chauffage était coupé, on nettoyait les alentours. On s’habillait de ses plus beaux atours. C’était une belle nuit en famille sous la tente.
Monsieur William Mathieu Mark donne des explications sur le rôle des légendes et de leur importance. Il dit que c’est une bonne chose, les légendes. Il y a des légendes partout chez les autochtones, ce sont les mêmes légendes mais avec certaines variantes, les autres nations autochtones ont la légende de Tshakapesh, Aiashess et Mishtapush. Les légendes étaient racontées pour que les enfants puissent apprendre, puissent connaître le mode de vie des parents.
Cette légende raconte l’histoire de Kuekuatsheu (Carcajou) qui, affamé, trouve un moyen ingénieux pour se nourrir. Il fait croire qu’il peut apporter l’été à des animaux qui ne connaissent que l’hiver.
Tout comme le temps de Noël, la période précédant Pâques était très importante autrefois. Il y avait beaucoup de préparatifs. C’était après Pâques que les familles se préparaient à rentrer dans le sud, et à séjourner au bord de la mer. Madame Jourdain raconte les péripéties de cette période, l’importance des « trois dimanches », "kanishtuminashtakan" ou encore la semaine sainte, le retour à la mer.
Un historique de la communauté innue de Uashat bien avant la fondation de la ville de Sept-Îles. Madame Clara Jourdain relate ce qui s’est passé dans ce temps-là. Il n’y avait que des Innus qui demeuraient à cet endroit et y construisaient des maisons. Un jour, un fonctionnaire du gouvernement est venu informer les Innus de Uashat qu’ils devaient déménager à Mani-Utenam. Madame Jourdain puise dans ses souvenirs et les récits de son grand-père, pour relater ce qui se passait à cette époque, et comment on vivait.
Madame Jourdain relate la fois où elle et son mari ainsi que leurs enfants ont connu la faim. Son mari était blessé et avait des difficultés. Comme la chasse n’est pas profitable pour eux, le mari décide de retourner au village. Elle voit donc son mari partir pour aller chercher de l’aide. Ses enfants s’affaiblissent, elle leur donne que de l’eau à boire. La providence lui envoie des perdrix qui nourriront ses enfants. Il faut les nourrir qu’un peu à la fois, légèrement, sinon ils seront victimes de malaise. En attendant son mari qu’elle croit mort, elle décide de rentrer au village à son tour, mais alors qu’elle s’apprête à partir avec ses enfants, elle entend quelque chose. Qu’est-ce que c’est!
Il y a très longtemps, l’été n’existait pas. Il n’y avait que l’hiver. Un petit garçon se fait abandonné sur un vieux campement par ses parents, car il a des poux. Ses parents partis, il pleure sans arrêt. Il voit venir à lui un géant, il a peur. Mais celui-ci l’aide, l’épouille et l’amène avec lui à la recherche de ses parents. Un jour le grand-père part, la mère ne l’aime pas. Avant de partir, il met en garde la mère que l’enfant va pleurer lorsqu’il constatera son départ. La seule chose qui le consolerait, c’est de tirer sur les oiseaux d’été. Tout le monde part donc à la recherche des oiseaux d’été qui divertiront l’enfant. Plusieurs aventures arrivent aux chercheurs d’été. Lorsqu’enfin on retrouve les oiseaux d’été, les saisons vont changer; il y aura l’été et il y aura l’hiver. L’enfant va pouvoir lancer des flèches sur les oiseaux. Un jour on ne vit plus l’enfant, on retrouva ses vêtements et on vit un oiseau grimpé sur une branche, il était jaune et comme s’il portait un chapeau.
Jos Dominique parle de la vie dans la réserve d’Uashat autrefois. L’entrée de la réserve était interdite aux Blancs. Seuls quelques non autochtones avaient le droit d’y entrer.
Autrefois, les Innus faisaient beaucoup d’argent avec le produit de leur chasse. Ils pouvaient se bâtir une maison avec l’argent de la vente des fourrures.
Une femme qui était enceinte devait suivre lorsque le groupe se déplaçait à l’intérieur. On arrêtait que pour lui permettre d’accoucher et ensuite le lendemain la marche reprenait. Ici, c’est l’histoire de la naissance de Monsieur Marcel Jourdain qui est relaté. C’est arrivé à une période de disette. La mère devait donc se nourrir avec le peu de nourriture qu’il y avait pour qu’elle puisse par la suite nourrir son petit. Telle était la vie à l’intérieur des terres.
On explique comment les familles qui allaient partir ensemble dans les territoires choisissaient leur capitaine et quelles étaient les fonctions de celui-ci dans le groupe.
Deux jeunes adolescents qui sont très amis, ils sont toujours ensemble même à la chasse durant l’automne. L’un d’eux sent quelque chose dans son corps, comme un malaise, une peur. À l’automne, ils partent rejoindre la parenté. Le gars raconte à sa sœur qu’il sent venir quelque chose, qu’il y aura beaucoup de gens qui vont venir les trouver. On ne les croit pas. Tous les gens se font attaquer par les Matshinnuat. Les deux jeunes s’enfuient sur le lac, ils grimpent sur une épinette blanche, pour qu’on ne voie pas les traces de pas. Les méchants avaient un chien, qui aurait pu japper en sentant leur présence, mais ils le tuent. Après cela les jeunes repartent et vont rejoindre d’autres Innus et racontent ce qu’ils ont vu. Beaucoup d’Innus ont tous été tués, racontent-ils.
Autrefois, quand une femme était sur le point d’accoucher, on envoyait les enfants à l’extérieur du camp pour qu’ils ne soient pas présents lors de l’accouchement. Ben Mckenzie raconte une anecdote de son enfance lors d’un accouchement.
La vie et le travail de la femme enceinte dans le territoire. Quand la femme accouchait pendant le voyage, elle se levait le lendemain et continuait la route comme les autres. On ne s’arrêtait que rarement pour les femmes qui venaient d’avoir un enfant.
L’Innu aime partir en territoire, c’est ce qu’il aime. Ben Mckenzie parle des aliments qu’on emportait quand on partait dans le bois. Il parle du nombre de personnes qui partaient ensemble.
Ben Mckenzie énumère les noms des portages sur la rivière Moisie à partir de Labrador City en descendant vers la côte en expliquant l’origine de ces noms. Il indique aussi quelle sorte de poisson se trouve dans tel cours d’eau.
Ben Mckenzie raconte un voyage qu’il a fait avec son père. Ils sont partis de Schefferville et sont allés à Fort-Chimo. Il parle de différents endroits et indique leur nom en innu et en français.