Native de Schefferville, Marie Mckenzie a aujourd'hui 89 ans. Elle s’est mariée deux fois et a eu cinq enfants. Son nom de jeune fille est Marie Aster. Son père s’appelait Pierre Aster et sa mère Philomène Kenikuen. Elle a deux frères et une sœur plus âgés et une jeune sœur et un jeune frère.
Avant de monter dans le territoire, les Innus s’attendent les uns les autres. Ils tirent des coups de fusil pour indiquer leur présence ou leur arrivée.
Quand les Innus montent en groupe dans le territoire, ils choisissent un des leurs pour les mener, ce sera leur capitaine. C’est lui qui dira ce qu’ils vont faire. Ce sont les Innus qui le choisissent car ils ont confiance en lui et tous vont suivre ses instructions.
Un hiver, nous partions vers la côte en tirant nos toboggans, ma sœur Philomène était encore un bébé. Mon frère Napessish pêchait chaque soir pour nourrir sa petite sœur. On recueille le gras du poisson pour le donner à ma petite sœur Philomène. Mon frère a pêché jusqu’à notre arrivée sur la côte.
Mon frère a nolisé un avion alors que nous étions dans le territoire. Il voulait qu’on nous apporte de la nourriture. Ça a permis par la même occasion d’emmener trois femmes enceintes vers la côte.
Marie Mckenzie parle de ses deux frères qui sont décédés à un âge avancé. Un de ses frères est décédé à l’âge de 100 ans dans le territoire et l’autre à Mani-utenam.
Marie Mckenzie raconte ce qu’on faisait quand un enfant mourrait lorsqu’on était dans le territoire. Habituellement, il n’était pas enterré en forêt, il était ramené vers la côte.
Le père de Marie Mckenzie n’était pas innu. Ils venaient de la Grande rivière de la Baleine. Son père est venu avec son frère et se sont mariés dans la région.
Madame Mckenzie raconte que son mari jouait du tambour. Il s’en servait pour trouver le caribou quand ils manquaient de nourriture. Le tambour servait à repérer le gibier.
Uauitamᵘ Mani ashama eshinakuakaniti. Uitamᵘ eka tekuannit tshetshi ishi-assimenanut asham ekue tipatshimut tan ka ishpannit peikuau ka ishi-assimet ne ishkueu.
Marie Mckenzie raconte la fois où son frère avait commandé des provisions. Ils étaient plusieurs familles dans le campement et ils étaient très heureux de recevoir des provisions.
Madame Mckenzie raconte qu’une fois dans le territoire, elle a eu peur de rencontrer des êtres furtifs des bois car on avait déjà signalé leur présence à l’endroit où sa famille campait.
Marie Mckenzie raconte la fois où son grand-père a reçu la visite d’êtres furtifs. Son grand-père tenait un comptoir de la compagnie de la Baie d’Hudson à Fort-Chimo.
Madame Mckenzie constate que la langue innue est en train de se perdre, qu’elle change et qu’on ne parlera plus la langue qu’elle a connue étant jeune.
Madame Mckenzie constate que la culture innue est en train de se perdre. Dans sa communauté, il ne reste que quelques femmes qui connaissent très bien le mode de vie traditionnel.