Nous allions voir nos pièges, mon frère et moi loin du campement, tout à coup nous avons entendu mon père crier, il s’était blessé à la jambe, c’était presque cassé, c’était sur le même côté que son genou qui avait une malformation. Nous l’avons amené au campement et nous lui avons fait un bandage pour que cela guérisse. Jérôme a fait des morceaux de bois, du sapin. On a fait une attelle avec les morceaux de bois et un bandage, comme ça cela restait en place. Lorsque nous sommes revenus de l’intérieur des terres, il a été amené à Havre Saint-Pierre pour une radiographie. Le médecin n’a rien fait de plus. Vous avez été vraiment très intelligent a dit le médecin, que vous ayez pu sauver sa jambe.
Marie Mckenzie raconte la fois où son grand-père a reçu la visite d’êtres furtifs. Son grand-père tenait un comptoir de la compagnie de la Baie d’Hudson à Fort-Chimo.
Un homme appelé Kaianuet part à la recherche d’un méchant et sa bande qui tuent les gens. Memintaieu passait son temps à tuer et c’est celui-là que Kaianuet veut éliminer. Il use de plusieurs stratagèmes pour embobiner Memintaieu et le rendre vulnérable. Un par un, il finit par éliminer toute la bande de malfaisants.
Ben Mckenzie raconte l’histoire d’une vieille femme qui a été tuée par ses enfants près d’une rivière qui porte désormais son nom. Il explique aussi l’origine du nom du portage Kakatshat.
Madame Mckenzie raconte une cérémonie de la tente tremblante à laquelle elle assisté étant jeune à Tshishe-shatshit. Elle décrit en détail les préparatifs avant et pendant la cérémonie.
Tout comme le temps de Noël, la période précédant Pâques était très importante autrefois. Il y avait beaucoup de préparatifs. C’était après Pâques que les familles se préparaient à rentrer dans le sud, et à séjourner au bord de la mer. Madame Jourdain raconte les péripéties de cette période, l’importance des « trois dimanches », "kanishtuminashtakan" ou encore la semaine sainte, le retour à la mer.
La peau de caribou est utile pour différents usages. On utilise la peau de caribou tannée pour la fabrication des mocassins et des manteaux. On taille des lanières dans la peau non traitée pour le tissage des raquettes et faire du fil de pêche. Le tendon de chaque côté de la colonne vertébrale est, quant à lui, utilisé comme fil à coudre, c’est un matériel très solide. Les aînées les conservaient en grande quantité pour coudre.
Elle parle des arpenteurs qu’ils rencontraient quelquefois en forêt. Ils étaient très appréciés, car ils laissaient toutes leurs provisions sur place quand ils repartaient en forêt. Marie raconte une anecdote où ils avaient trouvé des provisions laissées par les arpenteurs.
Ben Mckenzie raconte l’histoire d’un marchand innu qui a reçu la visite de personnages étranges pendant la nuit, au cours d’une tempête de neige. Ces personnages sont des êtres furtifs qui cohabitent dans le territoire avec les Innus et vivent de la chasse comme eux.
Cette légende raconte la vie trépidante de Kuekuatsheu. C’était à un moment où les femmes vivaient seules, elles chassaient le caribou. Les femmes organisent un festin où elles lui offrent plusieurs morceaux de caribou à manger, il préfère manger la tête. Kuekuatsheu se trouve une femme et ramène d’autres femmes que ses frères vont épouser. On y parle aussi de la vie d’autrefois, des aventures et des malheurs de Kuekuatsheu.
Les loups donnent de la viande à Kuekuatsheu. Ils placent la viande sur un toboggan et demandent à Kuekuatsheu de ne pas regarder en arrière quand il le tirera. Comme à son habitude, Kuekuatsheu n’écoute pas les recommandations.
Kuekuatsheu ramasse ses jeunes frères et sœurs, tous les animaux. Il sait qu’Uananuieu va passer durant l’été. Vers la mi-décembre viendra Uananuieu. Sa glande à musc n’est pas très bon dit-on. La belette arrive de la montagne où elle essaie de trouver la trace d’Uananuieu. La belette croise des castors qu’il fera cuire, ils font un festin avant minuit, il faudra tout manger. Il entre dans la tente tremblante pour voir où est Uananuieu. Tout le monde part, une nuit bien claire. Le jour venu, Uananuieu découvre le campement, tout le monde est parti la nuit.
Il part à la recherche de ceux qui ont fui. Kuekuatsheu trouve Uananuieu à son tour et le prend en bouchant sa glande à musc. Il demande ensuite à ses frères et sœurs de partir contre le vent pour un jour devenir la nourriture pour les Innus du futur.
Il doit se laver la bouche pour que ces eaux ne soient pas contaminées par le mauvais, il fait ça pour les générations futures, les humains qui seront là. Il court vers la mer. Après s’être lavé la bouche, il s’endort, et au milieu de l’été il se réveille. Il se rendort de nouveau pour se réveiller au milieu de l’hiver. Il repart et il croise un vieux campement. Là-bas, c’est Atshen qui reste là. On meurt de faim mais chez Atshen il y a de la nourriture et il ne veut pas partager. Kuekuatsheu s’y rend et voit la nourriture, il se sert. Il veut partir avec la nourriture mais on lui refuse. Il tente par tous les moyens de tuer celui qui a pris sa nourriture. Finalement, c’est Kuekuatsheu qui va tuer Atshen.
Kuekuatsheu trouve un moyen pour tuer des canards. Il leur demande de danser en gardant les yeux fermés. Pendant qu’ils dansent, Kuekuatsheu les tue l’un après l’autre pour les manger.
Kuekuatsheu rencontre des femmes qui sont sur l’autre rive. Ils leur parle en les appelant beau-frère. Les femmes lui répondent qu’elles sont des femmes mais il ne les croie pas.
Cette légende raconte l’histoire de Kuekuatsheu (Carcajou) qui, affamé, trouve un moyen ingénieux pour se nourrir. Il fait croire qu’il peut apporter l’été à des animaux qui ne connaissent que l’hiver.
Paul-Arthur raconte qu’adolescent, il partait dans les terres avec d’autres familles, il leur servait d’aide. Il parle des différentes tâches qu’il accomplissait. Il dit que le père [d'une de ces familles] était tellement content qu’il lui a offert quelque chose qui lui servira toujours.
À la fin de l’été, après les mariages et les cérémonies, on retournait à l’intérieur des terres. C’est à ce moment-là que la maladie frappe et qu’un décès survient. Pendant la veillée funèbre, un caribou est tué, on s’occupe de nettoyer, le découper et de le faire cuire. Tout le monde mange à sa faim, même les enfants. Tout était mangé. Après la cérémonie, on retourne chercher ce que nous avions laissé dans un autre lieu. C’est ainsi que vivaient les Innus.
C’est quand on partait de Ekuanitshit autrefois quand on allait à l’intérieur des terres, nous remontions la rivière Saint-Jean. Là où il y a le pont. Qui aurait un jour pensé qu’il y aurait un chemin à cet endroit, qu’il puisse y avoir des voitures qui passent par là. Il y avait beaucoup de portage, des portages très long à parcourir et certain qui sont plus courts. On transportait les choses en plusieurs voyages, on les transportait sur le dos avant d’arriver à destination, en sortant du bois en partageant le canot. Et toute la fatigue ressentie, même si la personne était malade il fallait quand même voyager. Et aujourd’hui personne ne bouge quand il a quelque chose, quand il est malade, alors qu’autrefois c’était différent.
L’Innu aime partir en territoire, c’est ce qu’il aime. Ben Mckenzie parle des aliments qu’on emportait quand on partait dans le bois. Il parle du nombre de personnes qui partaient ensemble.